
Jugé pour avoir proposé de la chloroquine à ses salariés atteints du Covid

Une enquête préliminaire avait été ouverte début avril 2020 après un signalement de l'inspection du travail de la Loire, déclenché par une note de René Pich informant l'encadrement de SNF de l'acquisition de comprimés de phosphate de chloroquine. Dans cette communication, datée du 18 mars, le dirigeant invitait les salariés touchés par le Covid-19 à demander à la direction la délivrance de ce produit, tout en leur indiquant la posologie à suivre jusqu'à la disparition des symptômes au bout de quatre à sept jours, dix au maximum. L'enquête a établi que l'industriel avait constitué un stock de 1.200 comprimés, achetés en Inde. Des "substances soumises à prescription médicale", rappelle l'accusation, destinées, sur la "propre prescription" de René Pich, à ses salariés.
"J'ai 79 ans et du diabète. Ma chance de mourir du Covid-19 est de plus de 20%. Nous avons dans la société une dizaine (peut-être plus) de salariés avec des pathologies graves. Le principe de précaution m'oblige à trouver dans ces périodes de polémiques des moyens de survivre", s'était justifié René Pich, en assurant qu'une partie de ces plaquettes avait été "donnée aux hôpitaux", avec l'indication de leur provenance. Le groupe de 6.500 salariés, dont 1.400 en France, avait de son côté affirmé que SNF n'avait "aucun lien de quelque nature que ce soit avec ce dossier". "La plainte vise individuellement son fondateur René Pich et non la société elle-même", avait précisé l'entreprise, qui s'était défendu de tout "achat" de chloroquine et de n'en avoir "jamais reçu, ni de René Pich, ni de quiconque". En apprenant son renvoi en correctionnel, René Pich a revendiqué "la responsabilité d'essayer de proposer une alternative à l'inaction du système médical français", qu'il accuse de refuser "des médicaments qui ont fait leur preuve". [Avec AFP]
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