Elle se faisait appeler "Madame Charlotte" et promettait monts et merveilles aux femmes complexées par leur corps. Une esthéticienne marseillaise a été renvoyée en correctionnelle pour blessures involontaires et exercice illégal de la médecine.
Lydia, 30 ans, a conservé des vergetures sur le ventre suite à sa grossesse. En janvier 2014, la jeune Marseillaise se rend dans l'appartement, aménagé en cabinet, de "Madame Charlotte", une esthéticienne septuagénaire qui se vente de corriger les citatrices en trois séances de photothérapie. Mais sa technique est bien plus rudimentaire. Sortant un papier de verre habituellement utilisé pour polir la carrosserie, l'esthéticienne se met à poncer le ventre de sa cliente "presque jusqu'au sang". "Comme je souffrais trop, j'ai essayé de la repousser mais elle m'a dit que je l'empêchais de travailler... Avant de partir, elle m'a posé des morceaux de papiers toilettes sur les plaies", témoigne Lydia, qui a porté plainte après avoir fait constater par son médecin des "grosses brûlures". Lors des perquisitions, des centaines de fiches clients sont retrouvées, certaines cachées derrière le coussin d'un fauteuil ou au fond d'une poubelle. Titulaire d'un CAP d'esthéticienne, Micheline V. a reconnu exercer son activité au noir. D'autres victimes se sont manifestées au cours de l'enquête, dont une femme qui a subi de graves brûlures lors d'une séance de cryothérapie. Bilan : un crédit de 2 500 euros à payer et deux mois d'ITT. "Elle lui avait raconté avoir fait cinq ans de médecine", a rapporté son avocat. Placée sous contrôle judiciaire, l'esthéticienne sera jugée pour blessures involontaires, exercice illégal de la médecine et de la kinésithérapie et travail dissimulé. "Madame Charlotte" avait déjà écopé de 10 mois de prison avec sursis en 2002 pour des faits d'exercice illégal de la médecine : elle prétendait alors soigner les vergetures avec des huiles essentielles. [avec laprovence.com]
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