Stérilisation et extermination des handicapés : un médecin risque la radiation après ses propos
Un généraliste de Cherbourg a comparu samedi devant la chambre disciplinaire de l’ordre régional des médecins de Basse-Normandie pour avoir tenu des propos nazis évoquant la stérilisation et l'élimination des personnes handicapées.
L’agence régionale de santé lui reproche des propos tenus au chevet d’un patient handicapé. Le praticien aurait notamment défendu "la logique de la solution finale des nazis". C’est une infirmière de la maison d’accueil spécialisé (MAS) de la Glacerie, une commune de 5 900 habitants, du Nord-Cotentin, qui a rapporté les faits à sa hiérarchie. Cette dernière a saisi l’ARS, qui a transféré le dossier au conseil de l’ordre des médecins, rapporte Libération. Il y a cinq mois, l’infirmière et le généraliste attendent à la MAS une ambulance qui doit transporter un patient grabataire vers l’hôpital de Cherbourg. Dans le bureau des infirmières, le médecin partage alors ses réflexions sur la place dans la société "des neuneus" hébergés au sein de l’établissement. Pendant quarante minutes, le généraliste développe sa réflexion. Il aborde le sort réservé aux handicapés et aux homosexuels par le régime nazi Le médecin évoque leur extermination et explique que "les nazis ont pris les individus qui ne servaient à rien dans la société". Il ajoute que seuls ceux qui ont servi de cobayes "ont été utiles, de cette façon". Pour le généraliste : "Si on parle de façon intellectuelle, c’est logique." À propos des handicapés, le médecin va plus loin. Il dit ne pas comprendre "qu’on les laisse se reproduire" et les compare alors à "des bâtards". Selon lui, la stérilisation des personnes en situation de handicap serait tout simplement "une bonne chose". Solution ultime, il va jusqu’à évoquer leur euthanasie avec " Parfois, un bon coup de cyanure et paf !". A la barre, l’homme est sûr de lui. Il rappelle qu’aucune faute ne lui a jamais été reprochée "en vingt ans de service". S’il ne conteste pas ses déclarations, le praticien normand regrette qu’elles soient incomplètes. Il affirme avoir exprimé "sa distance, ses doutes, ses troubles" vis-à-vis du sort réservé aux handicapés dans l’Allemagne nazie. Le médecin explique qu’il n’a pas été compris par l’infirmière. Des paroles "cyniques, désabusées et philosophiques" tenues sous le coup de la fatigue. Son avocat, Thomas Baudry, rappelle les allusions à l’extermination des handicapés auraient été faites "dans un cadre privé". [Avec liberation.fr et actu.fr]
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