Trois médecins de La Réunion sont soupçonnés d'avoir fourni des ordonnances de complaisance pour des dizaines de milliers de cachets d'artane, revendus entre 6 et 8 euros pièce. Ils sont en garde à vue depuis mercredi soir.
En décembre 2015, une enquête dénonçait un trafic de méthamphétamines dans le sud de La Réunion. Un peu plus d’un an après, lors d'une perquisition, les policiers de la brigade des stupéfiants ont mis la main sur un dossier comprenant près de 500 ordonnances prescrivant de l'artane et des dizaines de cartes vitales appartenant à des jeunes gens, révèle le Journal de l’île, ce jeudi 4 mai. Cette enquête a mené les policiers à une jeune femme de 24 ans qui serait l’un des maillons forts du trafic. Responsable d’une association de toxicomanes "Aid à nou en sort à nous", c’est elle qui récupérait des cartes vitales auprès de jeunes en détresse, avec lesquelles elle obtenait des prescriptions de méthamphétamine. Ces transactions n’auraient pu se faire sans la complicité de médecins. Hier matin, trois médecins généralistes ont été interpellés. L'un d'eux serait le principal commanditaire.
Le trafic aurait duré près de deux ans et il aurait permis d’écouler 100 000 cachets d’Artane. "16 700 cachets ont été prescrits par le premier médecin, 18 160 par le deuxième et 3 160 pour le troisième. Des cachets qui ont été revendus à un tarif de 6 et 8 euros", explique le journal. Ces trois médecins sont actuellement en garde à vue et risquent une mise en examen. [Avec Le Journal de l'île et linfo.re]
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