Maltraitance, discrimination : 40% des LGBTI ne parlent pas de leur sexualité à leur médecin
La majorité des patients lesbiennes, gays, bis, trans et intersexes ont déjà ressenti une discrimination lors de leur parcours de soins, indique une étude publiée ce mercredi.
Pour évaluer les discriminations dont font l'objet les personnes lesbiennes, gays, bis, trans et intersexes (LGBTI) dans leur parcours de soins, des sociologues ont mené une étude. Ils se sont particulièrement penchés sur la santé des LGBTI souffrant de cancer ou de problèmes de poids et des personnes LGBTI mineures scolarisées. "On n'a pas constaté de refus de soins mais l'activation de stéréotypes qui ont des conséquences directes sur l'efficacité des soins", souligne Arnaud Alessandrin, co-auteur de l'étude dont les travaux ont été financés par la Dilcrah (Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme et la haine anti-LGBT). "Les médecins ont souvent des représentations hétéronormatives qui n'incluent pas la diversité de leurs patients en termes de sexualité et de genre", ajoute-t-il. Par exemple, "les lesbiennes craignent de tomber sur des gynécos qui ne comprennent pas leurs problèmes, les gays ont du mal à parler de dépistage pour le VIH avec leurs médecins généralistes et les trans vivent dans la suspicion d'un monde médical maltraitant ou incompétent", a détaillé le chercheur. Par conséquent, "40% des personnes LGBTI n'ont jamais parlé de leur identité de genre ou de leur sexualité" à leurs médecins, souligne l'enquête menée auprès de 1.147 personnes. Parmi les personnes qui ont déclaré avoir subi des discriminations, près de la moitié (46%) disent avoir perdu confiance en elles, 27,6% ont préféré changer de médecin, voire interrompre leurs soins (14,3%). "La rupture de soins est encore plus marquée avec les LGBTI pauvres, en surpoids et racisés", a constaté Arnaud Alessandrin. S'agissant des mineurs scolarisés, "moins de 9% des LGBTI qui ont été discriminés en ont parlé aux adultes présents dans l'établissement", relève l'étude. "L'école n'est pas un lieu de défense des LGBTI" et "le collège est le moment où les discriminations sont les plus fréquentes." [Avec AFP]
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