Ostéopathes, chiropracteurs : l’IGAS veut en faire des professionnels de santé
L’Igas s’est penchée sur les écoles d’ostéopathie et de chiropraxie et vient de publier un rapport sévère. En cause notamment : la qualification des enseignants, l’absence de contrôle des formations, ou encore des enseignements parfois doctrinaires. Le rapport suggère qu’une reconnaissance comme professionnels de santé permettrait de garantir une meilleure qualité de la formation. "En France l’ostéopathie est la médecine complémentaire la plus répandue (…) La place de ces professionnels dans le système de santé est un enjeu majeur pour une profession en évolution ", note l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), et multiplie les mises en garde. L’IGAS déplore ainsi "qu’ -aucune étude d’envergure" n’évalue l’activité réelle des ostéopathes. "Plusieurs universitaires alertent sur les dangers potentiels de ces activités non contrôlées", ajoute l’institution qui évoque une "réalité sociale et démographique préoccupante". "La formation dispensée par certaines écoles d’ostéopathie ne répond pas aux critères d’exigence", relève-t-elle aussi. En cause : la qualification des enseignants, leur temps de présence dans l’école et la capacité de la clinique interne à proposer le nombre de consultations requises par étudiant. "Le caractère déclaratif des éléments produits ne permet pas de s’assurer du respect de certains critères", notent les auteurs du rapport. "Cette absence de réelle possibilité de valider la qualité de la formation dispensée a pour conséquence la délivrance de diplômes d’école sanctionnant des acquis variables avec des impacts sur la qualité des pratiques et sur la sécurité des usagers". Afin de garantir une qualité de formation, adossée à l’université, et développer les activités de recherche, l’IGAS suggère de reconnaître ostéopathes et chiropracteurs comme “professionnels de santé”, au même titre que les assistants dentaires, c’est-à-dire sans “codification ni prise en charge par l’Assurance maladie des actes réalisés par ces professionnels”. D’autre part, le rapport recommande que la présidence des conseils pédagogiques soit confiée aux ARS. Et ajoute que des "évolutions réglementaires sont nécessaires, notamment sur les attendus de la formation pratique ". "Une révision de la maquette de formation est à envisager", notamment avec l’introduction d’un volet recherche, afin de "porter ces formations aux attendus de l’enseignement supérieur". La mission "alerte sur les dérives possibles au sein de certaines écoles", "avec des enseignements doctrinaires, excluant la collaboration avec les autres professionnels". Enfin, le rapport recommande un « renforcement de la procédure d’agrément » et une évolution de la « validation du diplôme ». Et de suggérer que le cursus soit sanctionné par la validation d’un examen final « dont le jury comporterait des membres extérieurs à l’école ».
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