Des cobayes humains ont inhalé des gaz d'échappement

30/01/2018 Par Sandy Bonin
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Des constructeurs automobiles allemands auraient réalisé des tests sur des humains et des singes qui ont inhalé en 2013 et 2014, les gaz d'échappement des véhicules pour constater s'ils étaient ou non nocifs.

De telles expériences "sont injustifiables d'un point de vue éthique", a déploré lundi Steffen Seibert, le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, réclamant des explications des groupes concernés. Volkswagen, BMW, Daimler et l'équipementier Bosch, affrontent deux affaires distinctes mais révélées quasi-simultanément, impliquant toutes deux un organisme de recherche qu'ils finançaient, l'EUGT, fermé depuis un an. Le premier scandale, dévoilé par le New York Times, porte sur des tests menés aux Etats-Unis sur dix singes en 2014, enfermés face à des dessins animés pendant qu'on leur faisait respirer la fumée émise par une Beetle, successeur de la Coccinelle, modèle phare de Volkswagen. Le but était "de prouver que les véhicules diesel de technologie récente sont plus propres que les vieux modèles", affirme le quotidien, argument clé des constructeurs pour percer le marché américain. Mais alors que Volkswagen avait réagi dès samedi, prenant "ses distances avec toute forme de maltraitance d'animaux", les journaux Stuttgarter Zeitung et Süddeutsche Zeitung évoquaient lundi d'autres tests, cette fois en Allemagne et sur des êtres humains. Un institut hospitalier d'Aix-la-Chapelle, mandaté par l'EUGT, a fait inhaler en 2013 et 2014 du dioxyde d'azote (NO2) à 25 personnes en bonne santé, à des concentrations variées, détaillent les deux journaux. Cette étude "n'a rien à voir avec le scandale du diesel", qui frappe depuis deux ans de nombreux constructeurs dont Volkswagen, pas plus qu'avec les tests sur les singes, s'est défendu lundi l'institut. Le but était de mesurer l'effet de l'exposition au NO2 sur le lieu de travail, "par exemple pour les conducteurs de poids-lourds, les mécaniciens ou les soudeurs", pour recommander une éventuelle baisse des seuils réglementaires, explique l'institut. L'étude n'a conclu à aucun "effet significatif" de ce gaz, le plus nocif des oxydes d'azote émis notamment par les moteurs diesel, bien que l'Organisation mondiale de la santé l'associe à une multitude de troubles cardiovasculaires et respiratoires. Fin 2015, le groupe Volkswagen avait reconnu avoir équipé 11 millions de ses voitures diesel d'un logiciel faussant le résultat des tests anti-pollution et dissimulant des émissions d'oxyde d'azote dépassant jusqu'à 40 fois les normes autorisées. [Avec AFP]

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