Implants texturés : l'interdiction généralisée n'est pas justifiée estiment des experts de l'ANSM
Un comité d'experts mis sur pied par l'Agence du médicament (ANSM) a estimé qu'il n'est pas justifié d'interdire en bloc tous les implants mammaires texturés. Ils se sont rangés derrière l'avis des chirurgiens esthétiques. Plusieurs femmes portant des implants mammaires de marque Allergan, dont l'une souffre d'un lymphome, avaient porté plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".
Les experts demandent toutefois l'interdiction du principal modèle mis en cause dans la survenue de lymphomes anaplasiques à grandes cellules (LAGC), les Biocell de la société Allergan. "Sur la base de cet avis, l'ANSM prendra une décision dans les prochaines semaines", a indiqué l'agence du médicament. Lymphomes avec des implants mammaires Allergan : plusieurs femmes portent plaintes contre X. "Dans le cadre de la chirurgie esthétique, l'utilisation des implants texturés n'est pas indispensable mais peut rester une option parmi d'autres dans un certain nombre de situations", a estimé le comité. Les implants texturés, qui représentent 83% du marché français, peuvent apporter un "bénéfice avéré" en termes de "forme anatomique, de stabilité" et de réduction des risques de rétractation des tissus autour de la prothèse, selon le comité. Depuis 2011, cinquante-six cas de LAGC ont été recensés chez des femmes porteuses d'implants mammaires. Trois en sont décédées. La quasi-totalité des patientes touchées par ce lymphome rare et agressif étaient porteuses d'implants à surface texturée. Trois femmes portant des implants Allergan, l'un des principaux acteurs de ce segment de marché, ont déposé plainte cette semaine contre X, à Paris et Marseille, pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui". Vendredi matin, les représentants des chirurgiens esthétiques, auditionnés par le comité, avaient fait valoir qu'une interdiction de tous les implants texturés serait exagérée et "anxiogène". "Ne jetez pas le bébé avec l'eau du bain", avait plaidé le Dr Sébastien Garson, président d'une des organisations du secteur, la Sofcep. Dans l'avis rendu vendredi, le comité réclame "une information rigoureuse et complète des patientes sur ces dispositifs médicaux dont l'utilisation n'est pas anodine" et "sur le suivi annuel (au minimum clinique et échographique) auquel leur pose doit donner lieu". Par ailleurs, il appelle de ses voeux la création d'un "registre national des implants mammaires" pour recenser toutes les prothèses implantées et retirées en France. [Avec AFP]
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