Information sur le médicament : le rapport qui critique la gestion de la crise du Levothyrox
Les auteurs du rapport -Magali Leo, responsable du plaidoyer de l’Association Renaloo, et le Dr Gérald Kierzek, praticien hospitalier et chroniqueur santé- soulignent ainsi "l’absence d’anticipation et d’accompagnement" ainsi que "l’absence de réaction aux nombreux signaux pourtant facilement capturables sur la toile". Ils critiquent le "biais techniciste" de l’information, qui s’est limitée à insister sur la légitimité scientifique du changement de formule (meilleure stabilité) et a largement occulté les besoins d’accompagnement des patients.
Vis-à-vis des praticiens aussi, les messages étaient peu clairs. En particulier, les courriers envoyés aux médecins généralistes et endocrinologues étaient à l’en-tête du laboratoire, et ont alors pu être "perçus comme étant de l’information à caractère promotionnel". En conséquence, "l’invitation à surveiller certaines populations sensibles et à pratiquer pour elles des dosages de TSH (thyréostimuline), est apparue secondaire", détaille le rapport. Le message semble n’être pas bien passé non plus auprès des pharmaciens, qui "ont souvent évoqué, lors de la délivrance, le seul redesign de la boîte". Au final, pour les auteurs, la communication de crise a été "artisanale" et "insuffisamment coordonnée". Le message est apparu tardif, "mal assumé dans la durée, avec l’impression générale d’une rétention d’informations (étude de bioéquivalence), des revirements et des démentis", auxquels s’est ajoutée une "minimisation du ressenti des patients et de la légitimité de leurs signalements". La mission avait donc pour objectif de faire des propositions pour améliorer l’élaboration, l’accès et la qualité de l’information à destination de l’ensemble des acteurs concernés. Agnès Buzyn a salué "la pertinence des recommandations évoquées" et s’est engagée à mettre en œuvre diverses actions. Pour améliorer la gestion des crises, la ministre de la Santé souhaite ainsi confier la communication d’urgence en cas d’alerte portant sur un médicament à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) qui s’appuiera sur le centre d’appui aux situations d’urgence, aux alertes sanitaires et à la gestion des risques (Casar) mis en place fin 2017. Elle souhaite aussi encourager les remontées d’information de patients et de professionnels par une campagne de promotion de la déclaration des événements indésirables ; et développer les technologies "permettant de repérer des signaux faibles d’alerte en dehors du système de pharmacovigilance". La Ministre envisage, en outre, d’étendre l’outil d’alerte DGS-Urgent à l’ensemble des professionnels de santé exerçant dans le secteur libéral, et permettre une représentation des usagers au sein du Comité économique des produits de santé (Ceps). Par ailleurs, Agnès Buzyn envisage l’établissement d’une source unique d’information publique sur le médicament qui s’appuierait sur sante.fr, le service public d’information en santé, et y intégrerait la base de données publique des médicaments et les informations du site medicaments.gouv.fr. Elle souhaite enfin renforcer l’information faite au grand public sur l’existence et l’intérêt des dossiers santé dématérialisés (dossier pharmaceutique, dossier Médical Partagé).
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