Dans le grand plan d'investissement présenté hier par le Premier ministre et Jean Pisani-Ferry, son concepteur et rédacteur, le secteur de la santé devrait recevoir une enveloppe de près de 5 milliards sur cinq ans. Parmi ceux-ci, 50 millions seront fléchés pour développer la télémédecine dans les territoires, et 400 millions pour assumer la promesse d'un doublement des maisons et centres de santé, notamment en zones rurales.
Le plan d'investissement aura quatre axes : la transition écologique (20 milliards d'euros), la formation (15), la compétitivité avec la prolongation du programme d'investissement d'avenir (13) et la transformation numérique de l'Etat (12). Seuls 24 milliards d'euros sur 57 seront des crédits nouveaux; ainsi, le projet de loi de Finance et le projet de budget pour la Sécurité sociale 2018 en comprendront 7 milliards. C'est dans le cadre de l'objectif de transformation numérique de l'Etat que le plan comporte un volet santé, puisqu'il y est question d"accompagner la transformation du système de santé. L'ambition étant de "transformer l'offre de soins et de placer la France parmi les leaders économiques dans le secteur de l'e-santé". Dans cette optique, le plan envisage de numériser les hôpitaux et leur environnement, afin de rapprocher les hôpitaux de leurs patients. Ces derniers pourront bénéficier de services numériques, tels la prise de rendez-vous et le paiement en ligne, le service en ligne de préadmission ou d'information sur l'hospitalisation de leurs proches, l'utilisation d'un dossier médical personnel universel. L'ambition est également d'accélérer les liens entre l'hôpital et les professionnels de santé de ville, et d'harmoniser les différents établissements entre eux. Un programme doté de 420 millions prendra la suite du programme Hôpital numérique pour mettre en œuvre ces projets. Le plan veut également assurer une prise en charge mieux coordonnée du patient, impliquant l'ensemble des intervenants, de la ville jusqu'en Ehpad (130 millions d'euros pour le programme e-parcours). Cinquante millions seront par ailleurs, consacrés au déploiement de la télémédecine, notamment dans les territoires ruraux et ultramarins (consultations, possibilité de paiement et de lecture de carte Vitale à distance). 100 millions seront fléchés pour l'exploitation des grandes bases de données publiques de santé et le développement d'outils d'intelligence artificielle, permettant d'améliorer la prévention, le diagnostic, le traitement et le suivi des patients. 300 millions seront dédiés à l'accélération de la numérisation, pour préparer la Sécurité sociale du futur. Enfin, 400 millions d'euros sur la durée du quinquennat seront consacrés aux maisons de santé (il en existe 930 actuellement) et centres de santé pluriprofessionnels (350) , dont le nombre doit doubler. Des instruments de financement d'origines variées pourront être mobilisés (Etat, Assurance maladie, Caisse des dépôts et consignation, qui apportera 300 millions de fonds propres) pour atténuer notamment le surcoût des charges locatives (environ 30 %) que les professionnels de santé doivent affronter dans ces édifices. L'investissement dans la diffusion de la recherche médicale sera doté d'une enveloppe de 500 millions d'euros. Mais c'est la modernisation et le renouvellement des équipements techniques et immobiliers hospitaliers qui emporte la part du lion, avec une ligne budgétaire de 3 milliards d'euros. Après avoir lu attentivement ce programme qui fait la part belle à l'hospitalisation par rapport à la ville, l'UFML lui a accordé la note moyenne de 6/20. A la fois, parce qu'il n'est pas du ressort de l'Etat de s'occuper de la prise de rendez-vous ou du paiement en ligne des hôpitaux, explique le syndicat, et que, dans ce plan, la médecine libérale est "méprisée" par la puissance publique, tout l'est comme "l'homme soignant" au profit de la technique. La CSMF regrette aussi le "miettes" lâchées à la médecine libérale. En outre, "la dotation de 400 millions pour les maisons et centres de santé est révélateur du choix politique du Premier ministre", regrette la centrale qui refuse l'instauration d'un "modèle unique". Dans ce schéma, avec l'hôpital public d'un côté et de l'autre, les maisons pluridisciplinaires ou les centres de santé, la médecine spécialisée libérale est totalement ou presque "exclue", dénonce la CSMF, qui regrette aussi la faiblesse de la dotation (50 milions d'euros), consacrée à la télémédeine "bien loin d'être suffisant pour favoriser la transition numérique et développer l'innovation en santé",
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