Précarité et accès aux soins : les femmes sont particulièrement concernées
Etre pauvre et bien soigné, c'est toujours aussi compliqué. Dans son rapport annuel Médecins du Monde dénonce l'oubli des précaires dans les politiques de santé publique.
"Quand on ne sait pas où l'on va dormir le soir ou ce que l'on va manger, comment prendre soin de sa santé et entrer dans une démarche de prévention ?", s'inquiète le Dr Françoise Sivignon, présidente de Médecins du Monde qui vient de rendre son rapport annuel et s'inquiète de la santé des précaires. Moins d'une personne de plus de 15 ans sur deux accueillies dans les centres de Médecins du monde est à jour dans ses vaccinations contre le tétanos, la diphtérie, la polio et le BCG, et moins d'une sur trois pour la rougeole-oreillons-rubéole (ROR), la coqueluche et l'hépatite. En 2016, seuls 21% des adultes reçus en consultation médicales dans les centres de Médecins du Monde avaient déjà fait un dépistage pour les hépatites et 26% pour le VIH. Les femmes sont particulièrement touchées par les difficultés persistantes d'accès aux soins chez les plus précaires : seules 29% des 25-65 ans indiquant avoir déjà réalisé un frottis cervico-vaginal au cours de leur vie, soit trois fois moins que la moyenne française. Et seules 12% de celles en âge de procréer déclarent utiliser une contraception, soit cinq fois moins que la moyenne. "Malgré les promesses faites lors des récentes campagnes électorales, les populations en situation de précarité sont majoritairement oubliées des politiques de santé publique et notamment en termes de prévention", dénonce l'ONG, qui demande par ailleurs la suppression de l'Aide médicale d'Etat (AME) pour les étrangers et son intégration dans le régime général de la Sécurité sociale. Une proposition récemment relayée par un député de la majorité, le Dr Thomas Mesnier. "Cette mesure permettrait de lever un des principaux obstacles aux recours aux soins", qui est l'absence de couverture maladie, rappelle Médecins du Monde. [Avec AFP]
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