"Rétrotracing" : en quoi consiste la nouvelle mission de la Cnam?

17/06/2021 Par Marion Jort
Santé publique

En complément du contact tracing et afin de remonter les chaînes de contamination Covid de manière plus efficace, la Cnam va déployer progressivement jusqu'à début juillet le rétrotracing. L’idée : identifier, grâce aux patients, les situations, les raisons ou les événements qui ont pu être la source de leur infection, et identifier des personnes co-exposées.    Alors que plus de 16,7 millions de personnes ont déjà été contactées par les services de l’Assurance maladie dans le cadre du contact tracing depuis le début de la crise sanitaire, la Cnam a décidé d’intensifier sa lutte contre le Covid-19 et ses variants, au moyen d’un nouveau dispositif : le rétrotracing.  “Il s’agit de remonter les chaînes de contamination en amont, en identifiant des personnes co-exposées”, explique en préambule Thomas Fatôme, directeur de la Cnam. Contrairement au contact tracing, les enquêteurs de l’Assurance maladie ne se concentreront, en effet, pas uniquement sur les 24 à 48 heures qui précèdent l’apparition de symptômes, mais remonteront jusqu’à 10 jours pour identifier “les raisons, les événements, les moments qui ont pu être sources de multi-contaminations", poursuit le directeur de la Cnam. Il permet ainsi de repérer des situations ponctuelles ou inhabituelles, au cours desquelles une personne, devenue par la suite positive, aurait pu contaminer d’autres personnes. Cette méthodologie, développée en coordination avec les autorités de santé dont Santé publique France, sera applicable qu’en cas de circulation faible à modérée, estimée à moins de 5.000 cas par jour. Il faudra également un résultat rapide des tests par les laboratoires, entre 12 heures et 24 heures. 

Deux territoires expérimentent depuis deux mois déjà le rétrotracing : la Loire-Atlantique et la Côte-d’Or. “A l’époque, nous avions un taux d’incidence moitié moins important que le taux national. Le but, c’était de tester pour voir si ça fonctionnait de manière opérationnelle et que le rétrotracing soit bien compris de tous les interlocuteurs", explique Pierre Rousseau, directeur de la CPAM de Loire-Atlantique. En avril et fin mai, 1.000 patients zéro ont ainsi été traités par ses services. Pierre Rousseau indique d’ailleurs qu’il faut deux fois plus de temps aux conseillers pour traiter un patient zéro dans le cadre du rétrotracing, que dans le cadre du contact-tracing, soit 40 minutes environ. Il identifie aussi trois enjeux principaux à respecter dans le cadre de ce nouveau dispositif. D’abord, “avoir une posture rassurante”, car l'interrogatoire pourra être plus intrusif. “L’idée c’est d’engager l’échange, de manière à ce que la personne contactée se confie, même si l’événement qui est la source de sa contamination n’était pas autorisé”, détaille-t-il. Deuxièmement, s’assurer d’une écoute active, où les conseillers prennent le temps de bien comprendre, bien reformuler les informations qui leur sont transmises. Enfin, troisièmement, être dans une “forme de souplesse” afin de gérer chaque cas différemment, en fonction des événements concernés (brunch, enterrement, etc).   “Le rétrotracing, c’est un peu du tracing augmenté. Cela permet de remonter à des éléments plus lointains et des situations plus intéressantes à identifier”, résume-t-il ainsi, précisant qu’il s’agira, ensuite, de contacter les personnes co-exposées. L’Assurance maladie travaille, dans ce cadre, avec les ARS, qui pourront prendre le relais des investigations s’il s’agit de situations complexes ou de contaminations d’ampleur, comme lors d’événements sportifs par exemple.  Selon les premiers retours, la Cnam indique que près de 10% des patients zéro contactés par ses services étaient capables de dire quel était l'événement qui était à l’origine de leur contamination.

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