Au total, depuis le début de la vaccination avec AstraZeneca, sur plus de 1.923.0000 injections, 12 cas de thromboses des grosses veines de localisations atypiques associés à une thrombopénie et/ou à des troubles de coagulation ont été relevés en France, dont 4 décès, détaille l'ANSM dans son dernier rapport de pharmacovigilance, diffusé vendredi 2 avril. Au cours de la période du 19 au 25 mars, 3 nouveaux cas dont deux décès ont été recensés.
"Ces cas, de localisation majoritairement cérébrale, sont survenus dans un délai médian de 9 jours après la vaccination, principalement chez des femmes et sans antécédents communs particuliers identifiés à ce jour (9 personnes vaccinées de moins de 55 ans, 3 personnes de plus de 55 ans)", précise l'agence sanitaire, confirmant donc "la survenue de ce risque thrombotique".
Au Royaume-Uni, sur un total de 30 cas identifiés jusqu'au 24 mars, 7 personnes sont décédées suite à des thromboses, a indiqué samedi l'agence britannique du médicament (MHRA). Dans un communiqué transmis à l'AFP, le régulateur a précisé avoir reçu, à cette date, les signalements de 22 cas de thromboses veineuses cérébrales et de huit autres cas de thromboses associées à un déficit de plaquettes, sur un total de 18,1 millions de doses administrées.
Pour l'ANSM comme la MHRA, les bénéfices...
du vaccin restent largement supérieurs aux risques.
Les autorités sanitaires sont désormais dans l'attente d'une communication de l'agence européenne du médicament (EMA), réunie à ce sujet jusqu'au 9 avril. D'après un responsable, l'EMA devrait prochainement confirmer un lien entre les thromboses et le vaccin d'AstraZeneca. "Nous pouvons désormais le dire, il est clair qu'il y a un lien avec le vaccin. Ce qui cause cette réaction, cependant, nous ne le savons pas encore", a déclaré Marco Cavaleri, responsable de la stratégie sur les vaccins à l'agence européenne des médicaments (EMA), dans une interview au quotidien italien Il Messaggero, publiée ce mardi 6 avril. "Pour résumer, dans les prochaines heures nous dirons qu'il y a un lien, mais nous devons encore comprendre comment cela se produit", ajoute-t-il. "Nous cherchons à obtenir un tableau précis de ce qui se passe, à définir de manière précise ce syndrome dû au vaccin (...) Parmi les personnes vaccinées, il y a un nombre de cas de thromboses cérébrales chez les personnes jeunes supérieur à ce à quoi nous nous attendrions. Cela nous devrons le dire", a-t-il encore déclaré.
Lors d'un point presse, ce mardi 6 avril, le ministère de la Santé a affirmé suivre les préconisations scientifiques émises à ce sujet. Le ministère a par ailleurs indiqué réfléchir au cas des moins de 55 ans ayant déjà reçu une première dose de ce vaccin. Il se basera sur les recommandations de la Haute Autorité de santé qui "devrait se prononcer dans la foulée de l'avis de l'EMA", précise-t-on.
[avec AFP]
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