"Le compte n'y est pas" pour le premier syndicat des médecins généralistes. Presque une semaine après la grande séance multilatérale de négociations conventionnelles du 8 février au cours de laquelle la Cnam a présenté ses propositions – notamment tarifaires -, MG France ne cache pas sa déception. D'abord, vis-à-vis de la hausse du G à 30 euros, dont le calendrier de "montée en charge" n'a pas encore été précisé par la Caisse. "Il n'est pas possible de différer l'application de ce tarif qui correspond au tarif de 2017 majoré de l'inflation, sauf à signifier aux généralistes que leur acte de base serait trop bien rémunéré actuellement et que son tarif devrait être revu à la baisse", écrit le syndicat dans un communiqué, diffusé ce mercredi 14 février.
MG France juge en outre "inacceptable" le conditionnement de cette revalorisation de la consultation de base "à de nouvelles contraintes" – que sont les "engagements collectifs" – "ce qui reproduirait la proposition faite en février" et que le syndicat avait refusée, rappelle-t-il. L'ensemble des syndicats libéraux avaient rejeté, l'hiver dernier, le projet d'accord de la Cnam, dénonçant la mise en place d'un "engagement territorial". "Imposer à la profession des objectifs impératifs et purement comptables de baisse des IJ ou du coût des médicaments, c'est oublier un peu facilement que ces chiffres dépendent largement d'autres facteurs, et d'autres interlocuteurs", estime le syndicat, pour qui il est "essentiel" de "respecter" la médecine générale et en particulier le rôle du médecin généraliste traitant, et d'assurer son "attractivité".
Par ailleurs, la suppression de la Rosp – très critiquée par les médecins – au profit d'un forfait patientèle amélioré "doit être étudiée", "mais des imprécisions sur le modèle présenté ne permettent pas une analyse économique fine à ce stade", ajoute MG France, inquiet. "Mieux rémunérer le médecin qui prend en charge au long cours un patient, y compris sur le plan de la prévention, parait logique mais le risque de sélection des patients les plus observants au détriment de ceux qui nécessitent un accompagnement plus étroit doit être levé."
Face à ces incertitudes et flous, le syndicat de généralistes réclame "des clarifications rapides" sur l'ensemble des propositions de la Cnam. Sans quoi, il n'y aura pas de signature de projet de future convention. "En l'état et à ce jour MG France regrette que les montants évoqués, comme l'agenda incertain, ne permettent pas sa signature." Alors que doit s'enclencher un cycle de réunions bilatérales dans les prochains jours, ces dernières devront "impérativement permettre de répondre aux interrogations légitimes des médecins généralistes", tonne MG France.
Dans une lettre ouverte, diffusée ce mardi 13 février, le syndicat de spécialistes Avenir Spé – Le Bloc a également mis la pression sur la Cnam, dénonçant un "camouflet pour le secteur de la médecine d'expertise" et réclamant un rééquilibrage "sans délai" des propositions de la Cnam.
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