Comment Martin Hirsch compte s'attaquer au harcèlement sexuel à l'hôpital

30/10/2017 Par Aveline Marques

A l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), moins d'une dizaine de procédures disciplinaires pour harcèlement sexuel sont enclenchées chaque année. Pour le directeur général de l'instance, c'est l'arbre qui cache la forêt.

Jeudi 26 octobre, au micro de France inter, Martin Hirsch annonçait qu'il venait de suspendre un praticien hospitalier soupçonné de harcèlement sexuel à l'encontre d'une étudiante. Une procédure rare : moins d'une dizaine de cas par an seraient recensés dans les 39 hôpitaux que compte l'AP-HP, précise son directeur général dans un entretien au Monde.  Mais c'est sans compter la "multitudes d'histoires, parfois racontées comme des anecdotes lorsqu’on demande à une femme si elle a été confrontée dans sa carrière à une situation inappropriée, inacceptable", relève Martin Hirsch. Pour ce dernier, le harcèlement sexuel à l'hôpital est une "réalité" "impossible à nier, mais difficile à mesurer" en raison d'une "certaine tolérance". "Pour les collègues, il est préférable d’admonester entre quatre yeux que de signaler", relève Martin Hirsch.   Repeindre les salles de garde?   Le directeur général compte bien s'attaquer à ces "vieilles traditions présentées comme sympathiques" mais devenues "intolérables". Il souhaite "faciliter le signalement auprès des commissions de vie hospitalières, qui y seront sensibilisées, ainsi que les directions locales des ressources humaines", "diffuser les préconisations, comme celles rédigées par le Défenseur des droits, pour que les victimes sachent à qui s’adresser et ne craignent pas les conséquences d’un signalement", "réunir les responsables des salles de garde" et en finir avec le discours "de la tolérance, de la légèreté ou du fatalisme". "Nous aurons à trancher la question de savoir s’il faut ou non repeindre les salles de garde dont les fresques doivent être considérées comme un témoignage de pratiques révolues, pas comme une incitation à maintenir des traditions malsaines", ajoute-t-il. [avec lemonde.fr]

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