"Ehpad en souffrance", "Aide à domicile épuisée" ou encore "M. Macron, répondez-nous". Les pancartes brandies par la centaine de manifestants présents mardi 8 octobre devant le ministère de la Santé sont explicites. En province, l'appel de l'intersyndicale des Services d'aide aux personnes âgées (Sapa) et de l'association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) a aussi été entendu. À Toulouse, Montpellier, Belfort ou même Besançon, des dizaines de soignants et de résidents se sont mobilisés. "Je suis là pour le bien-être du personnel, on sent bien qu'ils ne sont pas assez nombreux", a déclaré une résidente d'un Ehpad en région parisienne. "On les apprécie vous savez, on les voit plus que nos enfants." À 93 ans, en fauteuil roulant et sous la pluie, c'est la deuxième fois de sa vie que Ginette Lepit manifeste. "Les résidents sont très motivés, ils nous soutiennent dans notre combat", assure Precilia De Sousa, aide-soignante de l'Ehpad de Mme Lepit. "Mais si on veut être entendu, il faut aussi que tout le monde se mobilise, aujourd'hui on est en petit comité." "où sont les actes maintenant ?" "On ne vient pas discuter mais demander des réponses au président Macron", insiste le directeur de l'AD-PA, Romain Gizolme. À la mi-journée en effet, les représentants syndicaux refusent l'invitation d'être reçus par un conseiller de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. "On a déjà été reçus et ça n'a rien changé", explique Thierry Daburon, secrétaire fédéral de la CGT, qui fait référence à la concertation qui s'est tenue quelques mois auparavant. Elle a donné lieu au rapport sur le secteur du grand âge, dit "Libault", remis en mars au Gouvernement… "où sont les actes maintenant ?", demande Romain Gizolme. Pour l'intersyndicale, l'ensemble des mesures annoncées pour les personnes âgées dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) sont "insuffisantes" et ne prennent pas en compte "la grande souffrance du secteur". Le PLFSS 2020 prévoit pourtant d'intensifier les recrutements dans les Ehpad, avec 5 2000 emplois supplémentaires l'an prochain ainsi qu'un plan de soutien à la rénovation de ces structures pour un budget de 130 millions d'euros. Concernant les services à domicile, le Gouvernement prévoit de maintenir une enveloppe supplémentaire de 50 millions d'euros, comme en 2018. Des mesures jugées insuffisantes pour l'intersyndicale, qui souhaite la création "en urgence" de 40.000 postes dans le secteur. Le nombre de seniors en perte d'autonomie pourrait atteindre 4 millions en 2050 contre 2,5 millions en 2015. Le nombre de seniors vivant en Ephad, plus de 600 000 actuellement, pourrait donc aussi augmenter. [Avec AFP et France bleu]
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