La Cnam mise à la diète. La plus grande caisse de Sécurité sociale, avec 82 000 agents en CDI, va réduire ses effectifs d’environ 2% d’ici 2027. Son conseil d’administration a en effet donné son feu vert le 26 juin à une nouvelle convention avec l'État, prévoyant jusqu’à 1 700 suppressions de postes d’ici 2027, sous réserve de "gains de productivité" et avec une "clause de revoyure dans deux ans" (premier semestre 2025). Cet objectif chiffré ne figure pas dans la nouvelle convention d’objectif et de gestion (COG), fait savoir l’AFP.
Le document détaille que les "réductions d’effectifs" cibleront spécifiquement la "liquidation de prestations" et la "gestion des droits". Et ce du fait des "gains de productivité" liés à l’informatisation des feuilles de soins, factures et autres formulaires. Sauf que, fait valoir Le Canard Enchaîné, "ses bilans chiffrés disent le contraire !" Le journal mentionne ainsi notamment le cas d’un "manque de moyens et un logiciel de liquidation des indemnités journalières des travailleurs indépendants…défaillant" qui a occasionné un retard de versement des indemnités journalières versées aux salariés en cas d’arrêt maladie (en moyenne 33, 5 jours en 2022 vs 31 jours en 2020), pour un objectif fixé depuis 2019 à 27 jours". Il fait aussi valoir qu’en cas de réclamation par téléphone, "le taux de décroché sur les plateformes culmine à 52% en 2022, bien en-deçà du but affiché de 70%".
Une réduction “très progressive”
À l’inverse, un "renforcement" des moyens humains est promis dans d’autres domaines, dont "l’accès aux droits et aux soins", "la lutte contre la fraude" ou encore les "programmes de prévention". À noter que la réduction a été rendue "très progressive", avec 5% puis 10% des 1 700 suppressions les deux premières années, soit environ 250 d’ici fin 2024. Mais si les objectifs de "productivité" ne sont pas atteints à cette date, les administrateurs de la Caisse pourront "réviser la trajectoire d’effectifs" et même l’étaler "si nécessaire au-delà de 2027".
Le texte a été approuvé avec les voix du patronat et des usagers (malades chroniques, handicapés), et grâce à l’abstention des mutuelles et de la CFDT, tandis que les autres syndicats ont voté contre, a fait savoir par communiqué Fabrice Gombert, président CFDT du conseil d’administration de l’Assurance maladie.
[Avec AFP et Le Canard Enchaîné]
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