L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm) alerte sur l’usage détourné de 3 médicaments antinaupathiques (contre le mal des transports) Mercalm, Nausicalm et Nautamine, notamment chez les adolescents. En effet, des cas d’abus ont été notifiés concernant l’utilisation de la diphénhydramine (Nautamine) et le diménhydrinate (Mercalm, Nausicalm), des antihistaminiques H1 de première génération indiqués dans "la prévention et le traitement du mal des transports", ainsi que le "traitement symptomatique de courte durée des nausées et des vomissements non accompagnés de fièvre", pour Nausicalm. Ces trois spécialités ne sont pas soumises à une prescription médicale obligatoire. Une enquête d’addictovigilance sur le potentiel d’abus et de dépendance de ces produits a donc été réalisée en 2014. Il en est ressorti l’existence de cas d’abus, de pharmacodépendance, de mésusage et d’usage détourné principalement chez des adolescents ou des jeunes adultes à des fins récréatives, mais aussi chez des patients souffrant de troubles psychotiques ou ayant des antécédents d’abus et/ou de pharmacodépendance. Des cas de syndromes de sevrage, de syndromes atropiniques, de troubles neurologiques (troubles de la mémoire, hallucinations, agitation, tremblements) et cardiaques (tachycardie, douleur thoracique), ayant parfois entraîné une hospitalisation, ont aussi été rapportés dans ces contextes. En conséquence, les spécialités Mercalm et Nausicalm ont été radiées de la liste des médicaments de médication officinale, et ne doivent donc plus être en accès libre en officine, au même titre que la spécialité Nautamine qui n’était pas inscrite sur la liste des médicaments de médication officinale. L’Ansm demande enfin aux professionnels de santé d’être particulièrement vigilants "face à toute demande qui semblerait suspecte et émanant en particulier d’adolescents ou de jeunes adultes".
La sélection de la rédaction