Hypoglycémie réactive idiopathique : un rôle de l’axe antéro-insulaire ?
L’hypoglycémie fonctionnelle ou hypoglycémie réactive idiopathique est caractérisée par des épisodes récurrents d’hypoglycémie symptomatique survenant dans les 4 heures suivant un repas. Les mécanismes à l’origine de ces hypoglycémies fonctionnelles réactionnelles sont mal connus. Une équipe napolitaine a donc mis en place une étude transversale portant sur les patients adressés pour exploration d’une hypoglycémie fonctionnelle documentée à l’occasion d’un repas mixte dans les conditions de vie habituelle et qui ont été comparés à des sujets en bonne santé. L’objectif était d’analyser la réponse des hormones glucorégulatrices et gastro-intestinales à une hyperglycémie provoquée orale (HGPO). Dix patients présentant une hypoglycémie fonctionnelle réactionnelle et 8 sujets témoins ont été inclus dans l’étude. Au cours de l’HGPO, la glycémie moyenne tendait à être inférieure chez les patients avec hypoglycémie fonctionnelle en comparaison des sujets témoins, avec une différence significative à la 240ème minute (0.43 ± 0.016 versus 0.72 ± 0.03 g/l ; p = 0.001). De même, la réponse à l’insuline était supérieure chez les patients ayant une hypoglycémie fonctionnelle réactionnelle en comparaison des sujets témoins (p < 0.019), la différence étant statistiquement significative (46 % au temps 90) (p = 0.045) et était associée à une concentration de glucagon significativement inférieure dans la phase tardive de l’HGPO, au temps 120 minutes (p = 0.031) et au temps 180 minutes (p = 0.048) chez les patients ayant une hypoglycémie fonctionnelle réactionnelle en comparaison de sujets témoins. Une réponse supérieure du GLP1 était trouvée chez les patients ayant une hypoglycémie réactionnelle fonctionnelle en comparaison des sujets témoins (p = 0.005). Le pic de GLP1 était 2 fois plus élevé chez les hypoglycémies fonctionnelles (9.77 ± 2.52 pmol/l) en comparaison des témoins (4.19 ± 0.53 pmol/l ; p = 0.041). Dans le groupe présentant une hypoglycémie fonctionnelle réactionnelle, le pic de GLP1 était corrélé de manière inverse avec le nadir de la glycémie (r = -0.66 ; p = 0.039). Une analyse multivariée a confirmé que le pic de GLP1 prédisait de manière indépendante la glycémie (β = -0.593 ; p = 0.026). En conclusion, il semble bien que le GLP1 joue un rôle significatif dans la pathogénie de l’hypoglycémie fonctionnelle réactionnelle.
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