Initiation d’un traitement alpha-bloquant, une période à risque
Les alpha-bloquants sont des médicaments largement utilisés chez l’homme de plus de 50 ans, parfois dans le cadre du traitement d’une hypertension artérielle mais le plus souvent pour améliorer la miction en cas d’hypertrophie bénigne de la prostate. Une équipe de Taiwan publie presque simultanément deux articles montrant que la période d’initiation d’un tel traitement n’est pas dépourvue de risques, notamment de risque cérébrovasculaire. Dans le premier article, les auteurs publient leurs résultats obtenus par analyse d’une banque de données permettant de retrouver tous les hommes de 50 ans et plus pris en charge à Taiwan pour un accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique au cours des années 2007-2009 et recevant un traitement alpha-bloquant. Au total, 7502 hommes ont été inclus dans l’analyse. Cette dernière montre que durant la période d’initiation du traitement, soit les 3 premières semaines, le risque d’AVC ischémique est plus que doublé (RR 2.11, IC 95% = 1.73 – 2.57) chez les patients ne recevant aucun autre traitement antihypertenseur alors qu’il est plus modérément augmenté (RR : 1.40, 1.22 – 1.61) sur l’ensemble de la population étudiée. Dans le second article, les mêmes auteurs, en s’appuyant sur les mêmes données, montrent que cette phase d’initiation est également à risque de fracture de hanche consécutive à une chute, avec un RR de 1.36 (IC 95% = 1.06 – 1.74, p = 0.017). Dans leurs commentaires, les auteurs rappellent que les alpha-bloquants peuvent induire une hypotension favorisant d’une part les AVC ischémiques, d’autre part les chutes, en particulier chez les hommes de plus de 50 ans ne recevant aucun autre traitement visant à réduire la pression artérielle.
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