L’hypogonadisme périphérique chez les hommes reste une rareté

20/12/2016 Par Pr Philippe Chanson

Chez les hommes âgés, l’incidence et la signification clinique de la baisse de la testostérone accompagnée d’une augmentation de la LH restent indéterminées.

Lors d’une vaste étude prospective, observationnelle de cohorte portant sur 3 369 hommes âgés de 40 à 79 ans suivis pendant 4,3 années dans différents pays d’Europe, les données concernant l’histoire naturelle, les facteurs de risque et les caractéristiques cliniques associés au développement d’un hypogonadisme périphérique biochimique (testostérone < 10.5 nmol/l et LH > 9.4 U) chez des hommes âgés ont été analysés. Des 1 991 hommes de l’échantillon analysé, 97.5 % avaient un eugonadisme au début du suivi et à la fin du suivi ; 1.1 % ont développé un hypogonadisme au cours du suivi, alors qu’ils étaient eugonadiques au début du suivi; 1.1 % avaient un hypogonadisme au début de l’étude, qui a persisté tout au long du suivi ; et 0.3 % avaient un hypogonadisme initial qui a disparu au cours du suivi. L’incidence de l’hypogonadisme périphérique était de 0.2 % par an. Un âge plus élevé (> 70 ans ; odds ratio = 12.4 ; 1.27-122.13 ; p = 0.03) et des pathologies chroniques associées (OR = 4.24 ; 1.08-16.56 ; p = 0.038) prédisaient la survenue d’un hypogonadisme périphérique. Lors de la transition d’un eugonadisme à un hypogonadisme a été observée une dégradation de la fonction érectile, de la vigueur physique et de l’hémoglobine. Les hommes qui avaient un hypogonadisme persistant avaient une diminution des érections matinales, des pensées sexuelles et de l’hémoglobine et une augmentation de l’insulinorésistance. L’insuffisance testiculaire primaire, périphérique, chez les hommes est donc très rare et peut être prédite par un âge avancé et des pathologies chroniques. Quelques caractéristiques cliniques attribuables au déficit en androgènes peuvent accompagner le déclin de la testostérone chez les hommes qui développent un hypogonadisme périphérique biochimique. Reste maintenant à déterminer si la substitution des androgènes peut améliorer la fonction sexuelle et la fonction physique chez les hommes âgés ayant un hypogonadisme périphérique. 

 
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