L’hypopituitarisme non traité expose à une élévation de la mortalité prématurée

06/05/2015 Par Pr Philippe Chanson

Plusieurs études d’observation ont montré une association entre l’hypopituitarisme et une surmortalité. Récemment, un effet potentiel du traitement par GH sur la réduction du taux de mortalité standardisé a été publié. Afin de clarifier le risque de mortalité chez les patients ayant une insuffisance antehypophysaire et les bénéfices potentiels apportés par le traitement par GH, une équipe britannique a réalisé une méta-analyse. Les études avec ou sans traitement de substitution par GH qui rapportaient un rapport de mortalité standardisé (RMS) avec un intervalle de confiance à 95 % ont été incluses. Six études portant sur un total de 19 153 patients ayant un hypopituitarisme avec une durée de suivi de plus 99 000 personnes x années ont été analysées. L’hypopituitarisme était associé à une surmortalité globale (RMS pondéré = 1.99, IC 95 % : 1.21-2.76) chez les adultes. Les femmes adultes ayant un hypopituitarisme avaient des RMS supérieurs en comparaison des hommes (2.53 versus 1.71). L’âge plus jeune au début de l’hypopituitarisme était associé à un RMS supérieur. Le traitement par GH améliorait le risque de mortalité chez les patients adultes hypopituitaires et le ramenait au niveau de la population globale (RMS avec traitement par GH = 1.15, 1.05-1.24 versus RMS sans traitement par GH 2.4, 1.46-3.34). Le bénéfice, en termes de mortalité, du traitement substitutif par GH était inférieur chez les femmes hypopituitaires en comparaison des hommes (RMS = 1.57, 1.38-1.77 versus 0.95 ; 0.85-1.06). Sous réserve d’un potentiel biais de sélection du bénéfice du traitement substitutif par GH du fait que les données venaient essentiellement d’études de surveillance après mise sur le marché et qu’il faudrait plutôt disposer d’essais randomisés contrôlés à long terme, il semble donc confirmé que l’hypopituitarisme pourrait augmenter la mortalité prématurée chez les adultes et que cet excès de mortalité pourrait bénéficier du traitement substitutif par GH en sachant que cet effet est moins prononcé chez les femmes que chez les hommes.

 
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