Lomitapide : un nouveau traitement intéressant dans la prise en charge de l’hypercholestérolémie familiale homozygote
Les patients atteints d’hypercholestérolémie familiale homozygote répondent de manière insuffisante aux traitements médicamenteux conventionnels comme les satines qui réduisent le LDL-cholestérol par une up-régulation des récepteurs aux LDL hépatiques. C’est pourquoi la prise en charge actuelle de ces hypercholestérolémies majeures repose sur l’aphérèse des LDL qui réduit le LDL cholestérol de plus de 50 % de manière transitoire et peut retarder le début et la progression de l’athérosclérose. Cependant, malgré ce traitement et la combinaison avec les médicaments disponibles, ces patients gardent des concentrations élevées de LDL cholestérol. Le lomitapide est un inhibiteur de la protéine de transfert microsomial des triglycérides (MTP), une protéine clé dans l’assemblage et la sécrétion des lipoprotéines contenant de l’apo B, au niveau du foie et de l’intestin. Ce médicament réduit le LDL dans les modèles animaux. Une première étude pilote en 2007 avait montré qu’il était efficace en monothérapie chez 6 patients ayant une hypercholestérolémie familiale. Cette fois, ce sont les résultats d’une étude ouverte de phase 3 qui sont publiés, où la dose de lomitapide a été augmentée de 5 mg à 60 mg par jour au maximum. Le critère d’évaluation primaire était la variation moyenne en pourcentage du LDL-cholestérol entre la valeur de base et la 26ème semaine ; puis les patients restaient sous lomitapide jusqu’à la 78ème semaine. Vingt neuf sujets ayant une hypercholestérolémie familiale homozygote ont été recrutés dans 11 centres de 4 pays. La dose médiane de lomitapide était de 40 mg par jour. Le LDL cholestérol a été réduit de 50 % (IC 95 % : -62 à -39) depuis la valeur de base (8.7 mmol/l ± 2.9 mmol/l en moyenne) à 4.3 ± 2.5 mmol/l à la 26ème semaine (p < 0.001). Les concentrations de LDL cholestérol étaient inférieures à 2.6 mmol/l chez 8 patients à la 26ème semaine. Les concentrations de LDL cholestérol sont restées réduites de 44 % à la 56ème semaine et de 38 % à la 78ème semaine. Les symptômes gastro-intestinaux étaient les effets secondaires les plus fréquents. Quatre patients ont eu une augmentation des transaminases qui s’est résolue après réduction de la dose ou arrêt temporaire du médicament. Aucun patient n’a arrêté le traitement du fait d’anomalies hépatiques. Le traitement par lomitapide pourrait être très intéressant dans la prise en charge de l’hypercholestérolémie familiale homozygote.
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