L’arthrite idiopathique juvénile est une maladie articulaire inflammatoire chronique qui commence avant l’âge de 16 ans et qui est à l’origine d’un retard de croissance et d’une petite taille à l’âge adulte chez environ 10 % des patients. Chez les patients ayant une arthrite idiopathique juvénile systémique traitée par des glucocorticoïdes au long terme, la taille adulte est inférieure à la taille cible chez 80 % des patients et inférieure à -2DS chez 40 % des patients. Ceci a donc conduit à proposer un traitement par hormone de croissance (growth hormone, GH) afin d’améliorer le pronostic statural chez ces patients avec arthrite idiopathique juvénile.
Les résultats d’un traitement par GH de ces patients dans une étude pédiatrique française sont publiés dans le J Clin Endocrinol Metab. Les données obtenues chez 58 patients ayant une arthrite juvénile idiopathique dont 53 recevaient un traitement par GH, enrôlés dans 3 essais cliniques prospectifs entre 1997 et 2002, ont été analysées. La GH a été donnée à la dose de 0.056 mg/kg/jour en moyenne pendant une durée médiane de 6.5 années. La taille adulte était disponible chez 48 patients, 8.6 années après l’initiation du traitement par GH en moyenne. Le score de déviation standard de la taille a augmenté, passant de -2.9 (intervalle inter-quartile = -4.4 à -1.6) au début du traitement, à -1.7 (IQ = -3.9 à -0.1) à l’âge adulte (p < 0.001). La taille adulte médiane était inférieure à la taille cible : -0.2 SDS (-1.4 à 0.4 ; p < 0.001). La taille adulte en SDS corrigé était de -1.3 (-3 à -0.2). L’effet sur la croissance a été considéré comme favorable (c’est-à-dire si la taille adulte moins la taille cible était ≤ -1.5 SD) chez 24 patients, soit 52.2 % des patients. Les déterminants indépendants significatifs du pronostic de croissance étaient l’âge au début du traitement par GH, la taille au début du traitement par GH et le taux moyen de CRP au cours du suivi. En conclusion, le traitement par GH à long terme améliore significativement la croissance chez les patients ayant une arthrite idiopathique juvénile mais ne restaure pas totalement le potentiel de croissance génétique. Enfin, la réponse est très variable d’un individu à l’autre et est moins nette chez les patients ayant une inflammation sévère.
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