Cancer : l’immunothérapie ouvre la voie à un traitement dès le stade précancéreux
Jérôme Galon avait déjà été récompensé pour ces travaux en remportant les prix de l’Académie des Sciences et de l’Académie de Médecine en 2011. La ministre a déclaré : "Je tiens à féliciter chaleureusement Jérôme Galon pour ce nouveau succès, qui permet de placer l’excellence française en matière de recherche médicale au sommet de l’Europe. Son innovation a su s’imposer dans le monde entier et permettra d’accompagner de nombreux patients." Le test Immunoscore est basé sur la détection de population de cellules immunitaires informatives concernant la progression de la maladie. Il a en effet été démontré depuis plusieurs années que la réaction immunitaire développée par le patient dans le micro-environnement tumoral représentait un outil prédictif de l’évolution de la tumeur. Il s’agit d’un test applicable en pratique clinique qui quantifie dans la tumeur et son front d’invasion la densité en lymphocytes T totaux (CD3+) et en lymphocytes tueurs (CD8+ cytotoxiques). Les patients sont répartis en 3 groupes : fort, intermédiaire et faible. Les différentes études sur le sujet, en particulier dans le cancer du colon, ont montré que les malades du groupe Immunoscore élevé avait un risque de récidive significativement plus faible. Le test influençait aussi la survie des patients, de façon même supérieure aux critères habituellement utilisés pour guider la pratique. En conséquence, le test Immunoscore constitue un nouvel outil majeur pour la prise en charge. Mais l’équipe de Jérome Galon va encore plus loin en montrant que la réponse immunitaire et ses blocages surviennent à des stades très précoces, précancéreux. "Autant dire que quand le cancer survient, une bonne partie de la surveillance immunitaire mais aussi les mécanismes qui permettent de lui échapper sont déjà déroulés", précise l’Inserm, dans un communiqué. Ainsi, il serait possible de cibler les lésions à risque dès le stade précancéreux. Pour arriver à ces résultats, l’équipe de Jérome Galon a étudié 122 biopsies pulmonaires provenant de personnes fumeuses. Tous les stades de lésions étaient représentés. Les auteurs ont pu ainsi caractériser la nature la quantité et la disposition des différentes cellules immunitaires dans le micro-environnement tumoral selon le stade de la tumeur. Ils ont mis en évidence qu’au stade de dysplasie de bas grade, il y a activation des cellules immunitaires locales et arrivée de lymphocytes T naïfs. Tandis qu’au stade de dysplasie de haut grade, on observe un recrutement massif de l’immunité innée et adaptative avec la présence de lymphocytes B et T spécifiques des cellules anormales et mise en place de la réponse immunitaire mémoire. En outre, cette activation s’accompagne de l’apparition de points de blocage du système immunitaire, appelés checkpoints, et de cytokines suppressives. Ce qui ouvre la voie à l’utilisation des fameux inhibiteurs de checkpoints déjà en développement
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?
M A G
Non
Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus