Covid long : les manifestations neuro-psychiatriques doivent être mieux connues et prises en charge
La pathologie dit de « Covid long » est une entité encore mal connue, définie par la persistance de symptômes au-delà de 4 semaines ; mais elle interroge de par sa fréquence, et la variabilité de sa présentation clinique. De plus en plus d’études attirent l’attention sur cette entité et « la possibilité de séquelles correspondant à des symptômes pérennes est désormais évoquée par plusieurs études de suivi de patients infectés », affirme l’Académie nationale de médecine dans un communiqué. Les auteurs attirent particulièrement l’attention sur le fait que ces tableaux sont souvent d'expression neurologique ou psychiatrique. Il peut s’agir de fatigue, troubles mnésiques, difficultés de concentration, troubles du sommeil (insomnies avec sommeil non réparateur, ou hypersomnies), troubles de l'humeur, céphalées ou douleurs diffuses. Des études ont été menées pour tenter d’objectiver cette maladie, et sa nature organique. Ainsi, plusieurs séries ont mis en évidence « une baisse des performances cognitives dans près de 10% des Covid-19 longs, un an après l'infection ». En outre, des études récentes de neuro-imagerie (IRM, imagerie moléculaire) ont démontré l’existence de lésions structurelles et fonctionnelles du parenchyme cérébral chez des patients infectés, « suggérant une atteinte organique susceptible de valider la réalité de séquelles ». Ces lésions ne seraient pas retrouvées uniquement dans les formes graves de Covid ou chez des patients âgés, mais pourraient même survenir chez tous les patients ayant eu l’infection. Les mécanismes restent méconnus, mais « des hypothèses sont soulevées et étudiées (neurovasculaire, conséquence de l'hypoxie, inflammation chronique…) », explique l’Académie. Pour l’institution, la prise en charge de ces personnes doit être améliorée. « Les modalités de la prise en charge restent à élaborer », car le retentissement de ce syndrome peut être majeur sur la vie personnelle, professionnelle et sociale ; et car la quantité de patients est potentiellement considérable. Le diagnostic, en particulier, peut être difficile. En dehors de l’observation clinique, il repose, en effet, sur des examens neuropsychologiques formels, « alors même que cette détection n'est pas pour l'instant incluse dans les protocoles de prise en charge et que, en particulier chez les sujets âgés, le déclin cognitif post-Covid-19 doit être différencié d'un déclin "naturel" », souligne l’Académie. C’est pourquoi l’Académie de médecine alerte sur « le risque d'une augmentation substantielle de la charge liée aux troubles cognitifs durables sur le système de santé, du fait de cette infection virale ». Elle a mis en place un groupe de travail dédié, intitulé « Covid et système nerveux », destiné à « mieux comprendre les formes neurologiques aiguës du Covid-19 et la symptomatologie neuropsychiatrique décrite dans les formes prolongées ». Elle souligne la nécessité de mener de nouvelles études sur ce sujet et sur les « possibilités de traitement préventif ou curatif ».
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