Si les séniors ont une impression positive du vaccin antigrippal, moins d’une personne sur deux de plus de 65 ans s’est fait vacciner l'an dernier.
La saison grippale 2016-2017 a été précoce mais a aussi été marquée par un impact particulièrement important chez les personnes âgées. Ainsi, cette épidémie a été caractérisée par une proportion importante des 65 ans et plus parmi les patients hospitalisés (69%) et parmi les cas de grippe admis en réanimation (67%). Elle a également été "marquée par un excès de mortalité estimé à 14 400 décès attribuables à la grippe, dont plus de 90% chez les personnes de 75 ans et plus "ajoutent les auteurs d’une étude qui est parue dans le dernier bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH n°22 du 10 octobre 2017). Pour ces experts, ceci est à mettre en relation avec d’une part la prédominance du virus A(H3N2), qui est souvent "responsable de complication chez les personnes fragiles" affirment les auteurs du BEH ; et d’autre part, la faible couverture vaccinale, avec cette année, moins d’une personne sur deux de 65 ans et plus vaccinée (49,8%) selon l'Assurance maladie. Le vaccin était pourtant adapté aux virus circulants, même si l’on sait que l’efficacité vaccinale diminue fortement chez les sujets âgés. "Cette épidémie rappelle la gravité de la maladie et l’importance de la prévention, à savoir la vaccination chez les personnes à risque, qui doit être complétée de mesures barrières pour limiter la diffusion du virus dans l’entourage des cas", concluent donc les auteurs du BEH. Dans ce contexte, des auteurs de Santé Publique France et du groupe Baromètre santé 2016 se sont intéressés aux perceptions et comportements des séniors vis-à-vis de la vaccination. Ils se sont appuyés pour cela sur le Baromètre Santé 2016. Au total, l’enquête a concerné 2 418 personnes âgées de 65 à 75 ans. Il en ressort que la grande majorité des personnes interrogées considèrent la grippe comme grave (81,3%) et fréquente (92,1%). Les résultats mettent par ailleurs en évidence que la perception de l’efficacité du vaccin est le facteur qui influence le plus fortement le geste vaccinal. Globalement, le vaccin reste efficace pour 64,3% des personnes interrogées, mais près de la moitié (46,9%) pensent qu’il peut provoquer des effets secondaires graves. Plus précisément, la grippe est perçue comme plus grave par les femmes (PR=1,09 [1,04‑1,15]) et moins grave par les plus diplômés (PR=0,92 [0,87-0,98]). "Le vaccin quant à lui était perçu comme plus efficace par les 70-75 ans que par les 65-69 ans (PR=1,08 [1,00‑1,16]). Et plus les niveaux de diplôme ou de revenus sont bas, plus le vaccin contre la grippe était perçu comme pouvant provoquer des effets secondaires graves", précisent les auteurs du BEH. Enfin, les habitants de communes de moins de 20 000 habitants apparaissent aussi plus sensibles aux risques d’effets secondaires.
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