La faim stimule l’attirance pour l’odeur de l’alimentation via le neuropeptide Y

19/04/2021 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme Nutrition
Grâce à son système olfactif, la souris déclenche tout une série de comportements comme celui de manger mais aussi l’acte sexuel, ou encore le combat ou la fuite face à un prédateur. Autrement dit, à partir d’un même stimulus olfactif, la souris va présenter des comportements très divers dont le choix semble guidé par le besoin physiologique. Toutefois, les mécanismes par lesquels l’état interne intègre les circuits olfactifs pour déclencher un comportement particulier restent mal définis. Ainsi, la faim est un état motivationnel très puissant qui va diriger les comportements prédictifs de la consommation d’aliments. Chez l’homme, on sait que si l’on a faim, les odeurs de nourriture sont considérées comme agréables et, chez la souris, le jeûne affecte les comportements généraux de l’olfaction.  

Une équipe américaine, à Harvard, s’est donc intéressée à la façon dont les signaux produits par les odeurs pouvaient être affectés de manière flexible par un besoin physiologique dans le but de satisfaire un besoin comportemental. Ainsi, ils ont identifié un mécanisme neuronal par lequel la faim favorise de manière sélective l’attirance vers les odeurs alimentaires aux dépens des autres signaux olfactifs. L’activation optogénétique des neurones hypothalamiques à AGRP stimule l’attirance pour les odeurs des aliments mais non l’attirance pour les phéromones et ces sélections sont en rapport avec un rôle clé joué par certaines projections du thalamus para-ventriculaire. Ainsi, les souris dépourvues de neuropeptide Y ou du récepteur du neuropeptide Y de type 5 ne parviennent pas à préférer les odeurs alimentaires par rapport aux phéromones après un jeûne et l’attirance pour les odeurs alimentaires dépendante de la faim est restaurée par la récupération des cellules spécifiques NPY des neurones AGRP. De plus, les injections aiguës de NPY inversent immédiatement les préférences pour les odeurs alimentaires sans entraînement additionnel, ce qui indique que le NPY est nécessaire pour la lecture des circuits olfactifs au cours de l’expression comportementale plus que l’écriture de circuits olfactifs au cours de l’apprentissage des odeurs.   Toutes ces données indiquent donc que les neurones qui répondent aux odeurs alimentaires comportent un sous-circuit olfactif sensible à l’état de faim via la libération de NPY hypothalamique et plus généralement apportent des informations mécanistiques sur la façon dont un état interne régule un comportement.  

Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?

Stéphanie Beaujouan

Stéphanie Beaujouan

Non

Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus

7 débatteurs en ligne7 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête Hôpital
Pourquoi le statut de PU-PH ne fait plus rêver les médecins
14/11/2024
9
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
0
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS, un "échec" à 1,5 milliard d'euros, calcule un syndicat de médecins dans un rapport à charge
27/11/2024
12
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
6