Les édulcorants sont fréquemment recommandés à la place du sucre chez les patients ayant des maladies métaboliques comme le diabète de type 2 et l’obésité car ils peuvent améliorer le contrôle glycémique et permettent d’obtenir une perte de poids. Pourtant, sur le plan épidémiologique, il semble de plus en plus clair que certains édulcorants ont des effets cardio-métaboliques délétères comme une prise de poids, une insulino-résistance, un diabète de type 2 ou des maladies cardiovasculaires. L’érythritol est un polyol à 4 carbones fréquemment utilisé comme substitut du sucre. Il est présent de manière naturelle en petite quantité dans les fruits et les légumes mais lorsqu’il est utilisé comme édulcorant, il est donné à des concentrations 1000 fois supérieures à celles des concentrations endogènes. L’érythritol est faiblement métabolisé et excrété généralement dans les urines. Il est considéré comme un édulcorant 0 calorie et comme un édulcorant « naturel ». Une publication dans Nature Medicine montre que cet édulcorant pourrait en fait avoir un risque cardiovasculaire en favorisant l’athéro-thrombose. En effet, une première étude métabolomique chez les patients ayant une évaluation du risque cardiaque (1 157 sujets) a montré que des concentrations circulantes de différents édulcorants de type polyols, en particulier l’érythritol, sont associées à un risque d’événement cardiovasculaire majeur (ECM), c’est à dire décès, infarctus du myocarde non fatal ou AVC. Une analyse métabolomique ultérieure ciblée dans une cohorte américaine (N = 2 149 sujets) et dans une cohorte européenne (n = 833 sujets) de patients stables ayant une évaluation cardiaque élective a confirmé cette association dans ces 2 cohortes de validation. En effet, le hazard ratio ajusté entre le 4ème et le 1er quartile donne une valeur de 1.80 (IC 95 % = 1.18 – 2.77) dans la cohorte américaine et de 2.21 (1.2 – 4.07) dans la cohorte européenne. A des concentrations physiologiques, l’érythritol augmente la réactivité plaquettaire in vitro et la formation de thrombose in vivo. Enfin, dans une étude d’intervention pilote prospective, l’ingestion d’érythritol chez des volontaires sains a été responsable d’une augmentation marquée et soutenue (plus de 2 jours) des concentrations d’érythritol plasmatique, bien au-dessus des seuils associés à la réactivité plaquettaire et au potentiel thrombotique dans des études in vitro et in vivo. Selon cette publication, l’érythritol pourrait donc être associé à une augmentation du risque d’événement cardiovasculaire majeur et pourrait le faire par le biais d’une augmentation de la thrombose. Il faut donc s’interroger sur la sécurité à long terme de l’érythritol.
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