Une équipe britannique a donc évalué la morbidité et la mortalité cardiovasculaire en fonction de la méthode et de l’efficacité du traitement initial de la maladie de Basedow. Il s’agissait d’une étude de cohorte rétrospective pour laquelle les patients ayant une hyperthyroïdie ont été identifiés. Le diagnostic avait été fait entre 1998 et 2013. Les patients ont été retrouvés à partir du registre des dosages des TRAK du Sud du Pays de Galles et ces données ont été reliées à différentes banques de données britanniques. Les patients ayant une maladie de Basedow (définie comme ayant des TRAK positifs) ont été appariés par âge et sexe à une population témoin (4 témoins pour 1 patient) et les patients ont été groupés en fonction du traitement au cours de la 1ère année suivant le diagnostic : groupe « antithyroïdiens de synthèse » (« ATS »), groupe « iode radioactif (IRA) permettant une guérison de l’hyperthyroïdie » (« IRA groupe A ») ou « IRA sans guérison de l’hyperthyroïdie » (« IRA, groupe B ). Des données provenant de 4 189 patients dont 3 414 femmes ayant une maladie de Basedow et 16 756 témoins dont 13 656 femmes ont été analysées. 3 587 étaient sous ATS, 250 étaient dans le groupe « IRA-A » et 182 dans le groupe « IRA-B ». Globalement, les patients avaient une mortalité globale augmentée en comparaison des témoins (odds ratio = 1.22 ; 1.05 à 1.42). En comparaison avec les patients du groupe « ATS », la mortalité des patients du groupe « IRA-A » était inférieure (HR = 0.5 ; IC 95 % = 0.29 – 0.85). Ce n’était plus le cas si l’on comparait la mortalité du groupe « ATS » et la mortalité du groupe « IRA-B » puisque le HR était égal à 1.51 (0.87 – 2.37). Une TSH restant basse 1 an après le diagnostic était associée à une augmentation de la mortalité, indépendamment du traitement (HR = 1.55 ; 1.08 – 2.24). On notait une relation positive non linéaire entre la T4 à 1 an et la mortalité globale. En conclusion, quelle que soit la méthode de traitement, un contrôle précoce et efficace de l’hyperthyroïdie chez les patients ayant une maladie de Basedow est associé à une amélioration de la survie en comparaison d’un contrôle moins efficace. Un contrôle rapide et prolongé de l’hyperthyroïdie doit donc être une priorité dans la prise en charge de la maladie de Basedow, ce qui tendrait à prouver qu’un traitement définitif précoce avec de l’iode radioactif doit être proposé aux patients qui ont peu de chances d’obtenir une rémission sous antithyroïdiens de synthèse seuls.
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