Maladies chroniques cutanées : un impact sur la résilience

17/06/2022 Par Marielle Ammouche
Dermatologie
La résilience, qui permet de faire face à un environnement stressant ou à l'adversité, et de maintenir une bonne qualité de vie, est abaissée chez les personnes présentant une maladie inflammatoire chronique cutanée. C’est ce qui ressort d’une vaste étude menée par le Printemps des maladies inflammatoires chroniques de la peau en France, qui regroupe 6 associations françaises* impliquées dans ces pathologies. Chaque année, un thème est sélectionné par ce consortium pour une enquête. Cette année, c’est celui de la résilience, qui a été choisi. Une première en France. 

 

L’étude a été réalisée, entre février et mars 2022, et a porté sur un échantillon de plus de 15.000 individus représentatifs de la population française, âgés de 18 ans et plus. Dans le panel, 3.652 individus ont déclaré une maladie de peau, soit 24,3% de la population française de 18 ans et plus, dont 44,8% d’hommes et 55,2% de femmes. 

Les résultats mettent en évidence que les personnes atteintes d’une pathologie cutanée chronique ont une plus faible résilience que celles n’ayant pas de maladie chronique ou celles une maladie ostéoarticulaire. Les paramètres les plus touchés sont la confiance en son intuition, la tolérance au stress, la capacité à rebondir, et le contrôle perçu. En revanche, la résilience apparaît équivalente à celle des patients atteints d’une maladie cardiovasculaire. Le fait d'avoir plus de deux maladies cutanées abaissent encore le niveau de résilience. Aucune différence n’est observée dans les niveaux de résilience selon l’âge, le genre ou la catégorie socio-professionnelle. 

Plus précisément, 80% des personnes avec une dermatose chronique déclarent que devoir gérer le stress peut la rendre plus forte, contre 85% des témoins ; 76% affirment ne pas être facilement découragées par l'échec (contre 81%) ; 80% déclarent être capables de gérer des sentiments déplaisants ou douloureux comme la tristesse, la peur ou la colère (contre 87%) ; et 81% déclarent sentir qu’elles maîtrisent leur vie (contre 86%).  

Ces éléments sont importants à connaître car ils peuvent "avoir des implications cliniques importantes et peuvent représenter un principe directeur pour la conception d'interventions psychologiques qui accéléreraient le rétablissement et amélioreraient la qualité de vie des patients en dermatologie, expliquent les auteurs de l’étude. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre comment la résilience influence l'engagement des patients envers les services dermatologiques, l'adhésion au traitement, l'attitude envers une vie saine et les résultats cliniques des patients au fil du temps."

*Association française de l’eczéma, France psoriasis, France 3A, Solidarité Verneuil, Association française pour la recherche sur l’hidrosadénite, Association France prurigo nodulaire.

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