Des chercheurs de l’oncopole de Toulouse viennent de lancer un essai, pour tester une approche inédite dans le traitement du mélanome. Leur idée est d’ajouter un anti-inflammatoire au traitement par immunothérapie. Les anti-PD1 ont en effet largement fait évoluer le pronostic de ce cancer.
Cependant certains patients résistent au traitement ou développent des réactions secondaires. Se penchant sur ce problème, l’équipe des Prs Meyer, onco-dermatologue à l'Iuct-Oncopole, et Bruno Ségui, chercheur en biologie au Centre de recherches en cancérologie de l'Oncopole Toulouse (Crct), ont identifié un facteur de croissance TNF comme étant impliqué dans la résistance au traitement par immunothérapie. "Avec l'anti-TNF, le but est d'éteindre l'inflammation [créée par l’immunothérapie, ndlr] et de laisser le système immunitaire éteindre la tumeur", explicite le Pr Ségui. Les chercheurs viennent donc de lancer un essai visant à évaluer la sécurité et l’efficacité d’un anti-TNF chez des sujets présentant un mélanome à fort risque de métastase. Dans un premier temps, l'essai de phase 1 va concerner six patients. Puis, en l’absence de signe d’intolérance majeure, six autres en bénéficieront. Enfin, dans un délai de 18 mois, s'il n'y a toujours aucun problème, dix-huit malades seront testés avec comme objectif, d'ici trois à quatre ans, une généralisation de cette approche prometteuse. "L'idée est de lever tous les systèmes de frein du système immunitaire avec cet anti-inflammatoire déjà utilisé pour des maladies auto-immunes comme le psoriasis, la maladie de Crohn ou encore la polyarthrite rhumatoïde", a expliqué le Pr Meyer, onco-dermatologue à l'IUCT-Oncopole, qui, avec le Pr Bruno Ségui, chercheur en biologie au Centre de recherches en cancérologie de l'Oncopole Toulouse (Crct) est à l’origine de cet essai. Ces travaux ont fait l'objet d'une première publication et du dépôt d'un brevet en 2015. En décembre, ils ont été publiés dans la revue "Nature Communications" et feront l'objet d'une présentation officielle début février à l'occasion de la deuxième édition de l'OncoWeek, une manifestation organisée par l'Oncopole de Toulouse entre le 3 et le 7 février autour de la journée mondiale du cancer. "Annuellement, 12 0000 cas de mélanomes sont diagnostiqués, dont 2 500 à 3 000 vont se métastaser et vont nécessiter un traitement d'immunothérapie", en France, constate le Pr Meyer, déplorant le risque d'un "doublement" des mélanomes d'ici "vingt ans" en raison principalement des surexpositions au soleil. L'Oncopole de Toulouse est l'un des plus importants sites de recherche sur le cancer en France. Il inclut 1 200 de ses 12 000 malades dans des essais cliniques, selon son directeur Gilles Favre. A l'Oncopole, au total, quelque 350 essais thérapeutiques différents sont menés, dont une trentaine de phase 1. De nouvelles phases 1 sont prévues en 2018, a indiqué M. Favre. Les recherches sur l'immunothérapie resteront l'un des axes forts de l'Oncopole dans les années à venir. Un projet financé par l'UE et porté par le Dr Nathalie Andrieu-Abadie s'est fixé comme objectif de trouver de nouveaux mécanismes de résistance à l'immunothérapie.
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