Mici : une étude suggère un impact d’un additif alimentaire largement utilisé
Cette même équipe avaient déjà démontré, chez la souris, que la présence d’émulsifiants alimentaires, dont le CMC, dans de nombreux plats transformés pouvait favoriser l’inflammation au niveau intestinal, et par là-même avoir un impact sur la survenue et l’évolution des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (Mici), en aggravant certaines pathologies inflammatoires chroniques, telles que la colite, le syndrome métabolique et le cancer du côlon. Pour cette nouvelle étude, les chercheurs ont voulu étudier cet impact chez les humains. Les participants - volontaires sains – étaient logés sur le site de l’étude pendant toute sa durée. Ils ont été divisés en deux groupes. L’un consommait un régime alimentaire strictement contrôlé et sans aucun additif, et l’autre un régime identique mais supplémenté par du CMC. Au bout de deux semaines, les chercheurs et chercheuses ont observé que, chez les participants consommant du CMC, une modification de la composition du microbiote en bactéries, ainsi qu’une diminution nette de la quantité de certaines espèces connues pour jouer un rôle bénéfique en santé humaine, telle que Faecalibacterium prausnitzii. Les échantillons fécaux des participants recevant du CMC étaient très fortement appauvris pour de nombreux métabolites bénéfiques.
Plus encore, des modifications cliniques ont été constatées chez les personnes consommant du CMC : une fréquence plus importante de douleurs abdominales et de ballonnements intestinaux. Enfin des coloscopies ont permis de mettre en évidence des signes caractéristiques de Mici et de diabète de type 2 (bactéries intestinales localisées plus proches des parois de l’intestin), dans le sous-groupe CMC. Ainsi, ces résultats suggèrent que la consommation à long terme de CMC pourrait impacter négativement le microbiote intestinal et par conséquent favoriser les maladies inflammatoires chroniques ainsi que des dérégulations métaboliques chez l’humain. L’Inserm souligne cependant que « la consommation de CMC n’a entraîné aucune pathologie inflammatoire dans cette étude relativement courte ». « Nos résultats soulignent la nécessité d’études complémentaires sur cette classe d’additifs alimentaires, sur des échantillons plus larges et à plus long terme », précise Benoît Chassaing, principal auteur de l’étude. Les chercheurs prévoient ainsi de nouvelles études, notamment pour identifier des marqueurs moléculaires de sensibilité au CMC, ainsi que des essais sur des sujets atteints de Mici.
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