Le fait de boire influence le volume et la composition du sang. Cependant, l’ingestion d’eau et de sel ont des conséquences opposées sur l’équilibre hydrique, ce qui soulève la question de savoir comment le cerveau surveille l’osmolarité des liquides ingérés pour adapter la quantité de boissons bues. Une des façons dont dispose le cerveau pour contrôler la prise de boissons est la surveillance du passage des liquides à travers la bouche et le pharynx. Le fait de boire épanche la soif de manière temporaire, même si l’eau ingérée est immédiatement soustraite de l’œsophage. Des travaux récents ont identifié des populations spécifiques de neurones qui reçoivent ce signal oropharyngé très rapidement au cours de la prise de boisson. Ce mécanisme permet au cerveau de surveiller la prise de boisson en temps réel, sans attendre l’absorption de l’eau à travers le tube digestif, permettant de limiter par anticipation la prise de boisson. Toutefois, ce signal oropharyngé ne communique au cerveau que le volume des liquides ingérés et non sa composition, ce qui suggère qu’un mécanisme distinct soit capable de surveiller l’osmolarité des liquides ingérés. On sait qu’une aversion du goût empêche la consommation de solutions salées très concentrées mais on connaît moins bien les mécanismes régulateurs fins déclenchés par l’osmolarité des liquides ingérés de manière à couvrir les besoins homéostatiques. Une équipe américaine de San Francisco montre que ce signal osmo-sensoriel est nécessaire et suffisant pour le rassasiement de la soif lors d’une prise normale de boisson et implique le nerf vague. Ce signal est transmis à des neurones du cerveau antérieur qui contrôlent la soif et la sécrétion de vasopressine. Avec une imagerie micro-endoscopique, ils montrent que les neurones individuels calculent les besoins homéostatiques en intégrant cette information osmo-sensorielle provenant du tractus gastro-intestinal avec les signaux provenant de l’oropharynx et les signaux provenant du sang. En conclusion, grâce à ces données on comprend mieux comment le système d’homéostasie liquidienne dans le sang surveille l’osmolarité des liquides ingérés, en plus de la surveillance oropharyngée de la quantité des liquides ingérés, ceci pour contrôler en temps réel et de manière dynamique la prise de boissons.
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