Petite amélioration de la qualité de l’alimentation chez les jeunes américains

09/04/2020 Par Pr Philippe Chanson
Nutrition
On dispose de peu de données sur l’évolution de la « qualité » alimentaire chez les jeunes. Une équipe américaine a donc utilisé les données de la National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES) entre 1999 et 2016 pour évaluer, à partir de questionnaires alimentaires des 24 heures, les données concernant les jeunes de 2 à 19 ans.
 

La « qualité » de l’alimentation était basée sur un score principal allant de 0 à 50, prenant en compte la consommation totale de fruits et de légumes, de céréales, de poissons et de coquillages, de boissons sucrées et de sodium. Un score secondaire allant de 0 à 80 prenait en compte l’adjonction de noix et de noisettes, de légumes, de viandes transformées et de graisses saturées ainsi qu’un index de nutrition saine (Healthy Eating Index de 2015) allant de 0 à 100. Une mauvaise qualité de l’alimentation était définie comme une adhérence à moins de 40 % (score < 20 pour le score de qualité primaire et < 32 pour le score de qualité secondaire), adhérence intermédiaire entre 40 et 80 % (score de 20 à 40 pour le score primaire et 32 à 64 pour le score secondaire) et idéal lorsque l’adhérence atteignait au moins 80 % (score primaire ≥ 40 et score secondaire ≥ 64). Les scores les plus élevés indiquaient une meilleure qualité alimentaire. Un total de 31 420 jeunes âgés de 2 à 19 ans ont participé à l’enquête (âge moyen de 10.6 ans, 49.1 % de filles). De 1999 à 2016, les scores primaires de qualité de l’alimentation se sont significativement améliorés, passant de 14.8 (IC 95 % : 14.1 à 15.4) à 18.8 (18.1 à 19.6) soit une amélioration de 27 %. Le score secondaire de qualité de l’alimentation est passé de 29.2 (28.1 à 30.4) à 33 (32 à 33.9), soit une amélioration de 13 %, et le score 2015 d’alimentation saine est passé de 44.6 (43.5 à 45.8) à 49.6 (48.5 à 50.8), soit une amélioration de 11.2 % (p < 0.001 pour la tendance pour chacun). Lorsqu’on se basait sur le score principal de qualité diététique, la proportion estimée des jeunes ayant une mauvaise alimentation a diminué significativement, passant de 76.8 % (72.9 à 80.2) à 56.1 % (51.4 à 60.7) et ceux ayant une alimentation intermédiaire a augmenté significativement, passant de 23.2 % (19.8 à 26.9) à 43.7 % (39.1 à 48.3) (p < 0.001 pour la tendance). La proportion estimée des patients qui avaient une alimentation idéale s’est significativement améliorée mais reste très basse, passant de 0.07 % (0.01 à 0.49) à 0.25 % (0.1 à 0.62). Les changements alimentaires sont identifiés à travers les différents groupes sociodémographiques. La proportion estimée des jeunes ayant une mauvaise alimentation en 2015-2016 était de 39.8 % (35.1 à 44.5) entre 2 et 5 ans, de 52.5 % (46.4 à 58.5) entre 6 et 11 ans et de 66.6 % (61.4 à 71.4) entre 12 et 19 ans. Il persistait des différences en fonction des niveaux d’éducation des parents, du revenu du ménage et du caractère de sécurité alimentaire du ménage. En conclusion, selon cette enquête longitudinale basée sur les enquêtes entre 1999 et 2016, la qualité globale estimée des jeunes Américains s’est améliorée de manière modeste mais plus de la moitié gardent une alimentation de mauvaise qualité.

Approuvez-vous la proposition de l'Assurance maladie de dérembourser les prescriptions des médecins déconventionnés ?

A Rilgt

A Rilgt

Non

Contre, mais il faut bien avouer que la caisse crée au fond des armes et leviers de pression en faveur des médecins en cas de déco... Lire plus

0 commentaire





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
0
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
3
Infirmières
Les infirmières Asalée sauvées?
16/04/2024
3
La Revue du Praticien
Pneumologie
Asthme de l’enfant avant 3 ans : une entité particulière
19/04/2024
0
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17