Dans cette méta-analyse, les essais randomisés de statines ont été retenus s’ils avaient inclus plus de 1000 participants avec une durée de traitement d’au moins 2 ans. Les données individuelles des participants de 22 essais (n=134 537) ont été analysées, ainsi que des données résumées à partir d’une étude portant sur 12 705 sujets dans une étude de traitement par statine versus témoins et les données individuelles de 5 études comparant un traitement par statine intensif versus un traitement moins intensif (n=39 612). Les patients ont été divisés en 6 groupes d’âge (moins de 55 ans, 56 à 60 ans, 61 à 65 ans, 66 à 70 ans, 71 à 75 ans et plus de 75 ans). 14 483 soit 8 % des 186 854 participants des 28 essais étaient âgés de plus 75 ans au moment de la randomisation et la durée médiane de suivi était de 4.9 années. Globalement, le traitement par statine ou un traitement par statine plus intensif était associé à une réduction proportionnelle de 21 % des événements cardiovasculaires majeurs pour chaque réduction du LDL cholestérol de 1.0 mmol/l. Cette réduction significative des événements vasculaires majeurs a été observée dans tous les groupes d’âge : ainsi, même si la réduction proportionnelle des événements vasculaires majeurs était légèrement moins importante avec l’âge, cette tendance n’était pas statistiquement significative (p pour la tendance = 0.06). Globalement, le traitement par statines ou un traitement plus intensif par statines permettait d’obtenir une réduction de 24 % des événements coronariens majeurs pour chaque réduction du LDL cholestérol de 1.0 mmol/l. Cette fois, plus l’âge augmentait et moins la réduction proportionnelle du risque d’événements coronariens majeurs était importante (p pour la tendance = 0.009). Une réduction de 25 % du risque de revascularisation coronaire pour chaque réduction du LDL cholestérol de 1.0 mmol/l était observée sous statines et n’était pas différente en fonction des groupes d’âge (p pour la tendance = 0.06). De même, la réduction proportionnelle des accidents vasculaires cérébraux, quel qu’en soit le type (26 % pour chaque réduction du LDL cholestérol de 1.0 mmol/l), n’était pas différente en fonction des groupes d’âge (p pour la tendance = 0.07). Après exclusion des 4 essais qui n’avaient inclus que les patients ayant une insuffisance cardiaque ou dialysés, la tendance à une plus faible réduction proportionnelle du risque avec l’augmentation de l’âge persistait pour les événements cardiovasculaires coronariens majeurs (p = 0.01) et restait non significative pour les événements vasculaires majeurs (p = 0.3). Les réductions proportionnelles des événements cardiovasculaires majeurs étaient similaires quel que soit l’âge chez les patients ayant des pathologies vasculaires préexistantes (p pour la tendance = 0.2). En revanche, ces réductions du risque semblaient moindres en prévention primaire chez les sujets plus âgés en comparaison des sujets plus jeunes (p pour la tendance = 0.05). Une réduction du risque de 12 % de la mortalité vasculaire pour chaque réduction du LDL cholestérol de 1.0 mmol/l avec une tendance vers une moindre réduction proportionnelle avec l’âge (p pour la tendance = 0.004) a été observée mais cette tendance ne persistait pas après exclusion des essais portant sur des patients en insuffisance cardiaque ou en dialyse (p pour la tendance = 0.2). Quel que soit l’âge, le traitement par statine n’avait pas d’effet sur la mortalité non vasculaire, la mortalité par cancer ou l’incidence du cancer. En conclusion, le traitement par statine permet une réduction significative des événements vasculaires majeurs quel que soit l’âge. Cependant les arguments sont moins clairs pour ce qui concerne le bénéfice obtenu chez les patients âgés de plus de 75 ans en prévention primaire.
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