Peut-on prédire la dégradation glycémique chez les jeunes et les adultes ayant une intolérance au glucose ou un diabète de type 2 de diagnostic récent ?

05/10/2021 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie Endocrinologie-Métabolisme
L’étude RISE (Restoring Insulin Secretion) s’est donné comme objectif d’analyser si des interventions pharmacologiques peuvent restaurer ou préserver la fonction β-cellulaire chez des sujets jeunes ou des adultes ayant une intolérance au glucose ou un diabète de type 2 récent. Des résultats précédents de cette étude ont montré qu’aucune des interventions ne s’accompagnait d’une amélioration persistante de la fonction β-cellulaire après l’arrêt des traitements chez des jeunes et chez des adultes avec néanmoins une hétérogénéité importante de la réponse aussi bien au moment de l’arrêt qu’après l’arrêt des traitements.

On rappelle que dans cette étude 91 sujets jeunes, âgés de 10 à 19 ans, ont été randomisés pour recevoir soit 12 mois de metformine, soit 3 mois de glargine suivis par 9 mois de metformine et 267 adultes ont été randomisés entre 4 groupes : metformine, glargine puis metformine, liraglutide + metformine ou placebo pendant 12 mois. Afin d’identifier les prédicteurs de l’aggravation glycémique chez ces sujets jeunes ou adultes ayant une intolérance au glucose ou un diabète de diagnostic récent, les données métaboliques de base ont été analysées. L’aggravation glycémique est survenue chez 17.8 % des sujets jeunes et 7.5 % des adultes au 12ème mois (p = 0.008) et chez 30 % des jeunes vs 20 % des adultes au 21ème mois (p = 0.002). Chez les jeunes, l’aggravation glycémique n’était pas différente en fonction du traitement. Chez les adultes, l’aggravation glycémique au 12ème mois était moins importante sous liraglutide que sous metformine en comparaison du placebo (hazard ratio = 0.21 ; 0.05 à 0.96 ; p = 0.044). Dans les 2 groupes, sujets jeunes et adultes, une réponse β-cellulaire inférieure au cours du clamp, au début de l’étude, prédisait l’aggravation glycémique au 12ème et au 21ème mois (p < 0.01). Une réduction de la réponse cellulaire β dérivée de l’HGPO, au début de l’étude, prédisait l’aggravation au 21ème mois (p < 0.05). Chez les jeunes, une HbA1c basale supérieure et une glycémie à 2 heures supérieure prédisaient l’aggravation glycémique au 12ème mois et au 21ème mois et une glycémie à jeun supérieure prédisait l’aggravation au 21ème mois (p < 0.05). Chez les adultes, une sensibilité à l’insuline inférieure au cours du clamp et de l’HGPO prédisait l’aggravation au 12ème mois et au 21ème mois (p < 0.05). En conclusion, l’aggravation glycémique est plus fréquente chez les jeunes que chez les adultes ayant une intolérance au glucose ou un diabète de type 2 de diagnostic récent et prédite par une réponse cellulaire β inférieure initiale dans les 2 groupes, par une hyperglycémie chez les jeunes et par une insulinorésistance chez les adultes.

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Michel Lemariey-Barraud

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