Pour répondre à cette question, les épidémiologistes américains des cohortes Nurses’Heath Study et Health Professionals Follow-up Study ont analysé les données de consommation de graisses alimentaires des 11 264 participants diabétiques de type 2 de la Nurses’Health Study (1980-2014) et de la Health Professionals Follow-up Study (1986-2014) recueillies par questionnaires de fréquence alimentaire actualisés tous les 2 à 4 ans. Au cours du suivi, 2502 décès, dont 646 décès d’origine cardiovasculaire, ont été documentés. Après ajustement multivarié, la prise d’acides gras polyinsaturés était associée à une réduction de la mortalité cardiovasculaire : les hazard ratios (HR) comparant les quartiles supérieurs avec les quartiles inférieurs étaient de 0,76 (0,58 à 0,99, p pour la tendance = 0,03). Pour les acides gras polyinsaturés d’origine marine n-3, le HR était 0,69 (0,52 à 0,90, p = 0,007), pour l’acide a-linolénique il était de 1,13 (0,85 à 1,51) et pour l’acide linoléique de 0,75 (0,56 à 1,01). Des associations inverses avec la mortalité totale étaient aussi observées pour la consommation d’acides gras polyinsaturés totaux, n-3, et d’acide linoléique alors que les acides gras monoinsaturés d’origine animale mais non d’origine végétale étaient associés à une mortalité totale supérieure. Les chercheurs ont ensuite utilisé des modèles qui examinaient les effets théoriques de substitution isocalorique des acides gras polyinsaturés par d’autres graisses : ainsi, en remplaçant 2 % des calories fournies par les acides gras saturés par des acides gras polyinsaturés, la mortalité cardiovasculaire est réduite de 13 % (HR = 0,87 ; 0,77 à 0,99) ; si le remplacement est fait par de l’acide linoléique, la réduction est de 15 % (HR = 0,85 ; 0,73 à 0,99). Un remplacement de 2 % de la prise calorique fournie par les acides gras saturés avec les acides gras polyinsaturés est associé à une réduction de 12 % de la mortalité totale (HR = 0,88 ; 0,83 à 0,94). En conclusion, chez les patients diabétiques de type 2, une consommation supérieure d’acides gras insaturés en comparaison avec des hydrates de carbone ou des graisses saturées est associée à une mortalité totale et à une mortalité cardiovasculaire inférieures. Ces données soulignent donc l’importance de la qualité des graisses alimentaires dans la prévention de la mortalité totale et en particulier cardiovasculaire chez les adultes diabétiques de type 2.
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