Les autorités sanitaires philippines ont annoncé, le 1er décembre, qu'elles suspendaient leur programme de vaccination contre le virus de la dengue, suite à la communication du laboratoire Sanofi, qui fabrique ce vaccin, de "ne pas recommander cette vaccination aux personnes n’ayant aucun antécédent d’infection" par ce virus.
En effet, une nouvelle analyse du laboratoire, qui a évalué pendant six ans l’innocuité et l’efficacité à long terme de Dengvaxia chez les personnes ayant des antécédents d’infection au virus de la dengue par rapport aux personnes qui n’avaient jamais contracté le virus, montre que, chez les personnes ne présentant aucun antécédent de dengue, la vaccination pourrait augmenter le nombre de cas sévères. Sanofi confirme cependant que Dengvaxia apporte un effet protecteur persistant contre la dengue aux individus déjà infectés par le passé. Les Philippines ont vacciné plus de 733 000 enfants depuis 2016, date à laquelle l'archipel est devenu le premier pays à utiliser le vaccin à grande échelle. Sanofi a précisé, dans son communiqué, que "d’après les données de surveillance de certains pays endémiques, entre 70 et 90 % de leurs habitants auraient déjà été exposés à la dengue au moins une fois avant l’âge de l’adolescence". Le gouvernement philippin a souligné qu'aucun problème avec Dengvaxia n'avait été signalé pour l'heure : "actuellement, nous n'avons pas d'information sur des cas sévères d'infection parmi ceux qui ont été vaccinés", a déclaré le ministre de la Santé, Francisco Duque. Il a assuré qu’il renforcerait le suivi des personnes ayant reçu le vaccin et que ses services juridiques avaient l'intention de réviser le contrat avec Sanofi. L'OMS a de son côté "recommandé", à titre provisoire et par "précaution", que le vaccin Dengvaxia "ne soit administré qu'aux personnes dont on sait qu'elles ont été infectées par la dengue avant la vaccination". Le groupe des experts sur les vaccins au sein de l'OMS (SAGE) tiendra une réunion dans deux semaines pour prendre une décision sur le maintien ou non de la suspension, a ajouté le communiqué de l'OMS. Le Dr Julius Lecciones, directeur du Centre médical des enfants des Philippines, a indiqué n'avoir reçu aucune information sur des cas graves de maladie en provenance du Brésil, autre pays ayant procédé à des vaccinations contre la dengue à une vaste échelle. Le 2 décembre, Eric Tayag, porte-parole du ministère de la Santé, a déclaré sur la chaîne de télévision ABS-CBN, que "le ministère de la Santé est préparé à un scénario catastrophe", tout en indiquant que le gouvernement avait pris soin de ne mettre en œuvre le programme de vaccination que dans les zones où la dengue était déjà répandue et pour les enfants âgés de neuf ans ou plus. "Ils sont suivis pour les effets indésirables après la vaccination", a-t-il ajouté. Un millier de Philippins sont morts de la dengue en 2016 sur 211 000 cas, selon les statistiques officielles.
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