Après la ménopause, on constate une augmentation du risque de pathologies chroniques telles que les pathologies cardiaques chroniques, l’ostéoporose, les troubles cognitifs ou certains types de cancers. Le traitement hormonal de la ménopause (THM) a longtemps été utilisé pour la prévention primaire de ces pathologies chroniques. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Afin d’actualiser les preuves scientifiques concernant les bénéfices et les risques de l’utilisation du THM en prévention de ces pathologies chroniques, une revue systématique des études randomisées avec méta-analyse a été réalisée à la demande du US Preventive Services Task Force. Dix-huit études portant sur 40 058 femmes (142 à 16 800 femmes/étude) dont l’âge moyen allait de 53 à 79 ans ont été incorporées dans l’analyse. En comparaison du placebo, pour 10 000 femmes traitées pendant un an, celles qui n’utilisaient que des estrogènes avaient une réduction significative du risque de diabète (19 cas en moins ; IC 95 % = -34 à -3) et du risque de fractures (53 cas en moins ; -69 à -39). En revanche, les risques de pathologie vésiculaire augmentaient de manière statistiquement significative (30 cas de plus pour 10 000 personnes/année ; +16 à +48), il en était de même pour les accidents vasculaires cérébraux (11 cas supplémentaires ; 2 à 23), pour les événements veineux thromboemboliques (11 cas supplémentaires ; 3 à 22) et pour l’incontinence urinaire (1 261 cas supplémentaires ; 880 à 1 680). En comparaison de celles qui utilisaient du placebo, les femmes qui utilisaient un traitement combinant estrogènes et progestatifs avaient un risque significativement diminué de cancer colorectal (6 cas en moins pour 10 000 personnes/année ; -9 à -1), de diabète (14 cas en moins ; -24 à -3) et de fracture (44 cas en moins ; -71 à -13). En revanche, les risques étaient significativement augmentés pour le cancer du sein invasif (9 cas supplémentaires pour 10 000 personnes/année ; 1 à 19), pour la démence (22 cas supplémentaires; 4 à 53), pour les pathologies vésiculaires (21 cas supplémentaires ; 10 à 34), pour les AVC (9 cas supplémentaires ; 2 à 19), pour l’incontinence urinaire (876 cas supplémentaires ; 600 à 1 168) et pour les événements veineux thromboemboliques (21 cas supplémentaires pour 10 000 personnes/année ; 12 à 33). En conclusion, le traitement hormonal de la ménopause, utilisé pour la prévention primaire des pathologies chroniques survenant après la ménopause, est associé à quelques effets bénéfiques mais aussi à un nombre substantiel de risques. Les données actuelles concernant les bénéfices et les risques d’une initiation précoce d’un traitement hormonal de la ménopause ne permettent pas de conclure.
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