Une publication récente dans le N Engl J Med illustre les effets que peut avoir une mutation inactivatrice du récepteur de la PRL. Il s’agissait d’une femme de 35 ans connue pour avoir une hyperprolactinémie depuis l’âge de 28 ans, âge auquel elle avait consulté un gynécologue après un an d’infertilité. Un diagnostic d’hyperprolactinémie (prolactinémie à 128 ng/ml) avait été porté. La patiente n’avait pas de galactorrhée. Après insémination artificielle, une grossesse a pu être obtenue et la grossesse s’est passée sans problème si ce n’est un polyhydramnios. La patiente a donné naissance à un garçon de poids normal mais au cours de la grossesse et après l’accouchement, elle n’a jamais eu ni tension mammaire ni galactorrhée. Des cycles menstruels normaux, ovulatoires sont réapparus 14 semaines après la naissance et une deuxième grossesse est survenue 17 mois après la première, sans traitement de l’infertilité cette fois. Après la deuxième grossesse, elle n’a pas, non plus, pu allaiter. La prolactinémie a été confirmée et l’IRM ne montrait pas plus d’image hypophysaire que lors de la première évaluation. La prolactinémie, chez les parents, était normale et la mère de la patiente avait allaité normalement. L’analyse génétique a montré que la patiente était hétérozygote composite pour deux variants entraînant, ensemble, une perte de fonction du récepteur de la PRL. Le premier variant était à l’origine d’un récepteur dont il manquait le domaine transmembranaire et le domaine intracellulaire nécessaires à la transduction du signal intracellulaire. L’autre variant prédisait une protéine de longueur normale mais avec une substitution d’un acide aminé responsable d’une incapacité de phosphoryler stade 5. La fonctionnalité de ce double hétérozygote était effectivement altérée alors que chacun des deux variants, à l’état hétérozygote chez les parents, n’était responsable d’aucune anomalie. Ce tableau, parfaitement expliqué par le phénotype clinique (hyperprolactinémie sans troubles des cycles mais avec absence de lactation), est tout à fait cohérent avec les travaux préalables réalisés chez les souris déficitaires en récepteur de la prolactine fonctionnelle et qui ne peuvent pas allaiter.
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