L’hyperglycémie chez les patients hospitalisés est fréquente (environ 1/3 des patients hospitalisés), elle est associée à une augmentation du risque de complications, du coût de la prise en charge et de la mortalité. Pourtant, bien que les arguments s’accumulent pour démontrer que le maintien de la normoglycémie chez les patients hospitalisés est important, la glycémie observée chez les patients hospitalisés reste souvent très éloignée des cibles recommandées et cela pour différentes raisons : faible priorité attachée au contrôle glycémique, schémas d’insulinothérapie non optimaux, plus choisis pour leur simplicité que pour leur efficacité, et difficultés à titrer l’insuline chez les patients en soins aigus. De plus, le traitement de l’hyperglycémie peut conduire à des hypoglycémies, elles aussi associées à une surmortalité et à une augmentation du risque de réhospitalisation. L’implication des spécialistes du diabète permet de réduire la longueur du séjour et d’améliorer le contrôle glycémique mais ces interventions coûtent du temps et de l’argent. Ceci a conduit les hôpitaux de l’Université de Californie à San Francisco à proposer le repérage au laboratoire de toutes les glycémies anormales des patients hospitalisés et lorsque les glycémies étaient trop élevées ou trop basses de proposer, en fonction des données disponibles dans les dossiers informatisés des patients hospitalisés, une prise en charge spécifique afin d’améliorer le contrôle glycémique. L’objectif de l’étude était de vérifier si ce type de service avec prise en charge virtuelle du glucose était associé ou non à une amélioration du contrôle glycémique chez les patients hospitalisés. Ils ont donc fait l’analyse de 3 périodes successives : celle précédant l’introduction de ce service de prise en charge virtuelle, celle du moment du passage à ce service et celle d’utilisation routinière de ce service. Chaque période a duré 1 an, entre le 1er juin 2012 et le 31 mai 2015. L’étude a concerné tous les patients adultes qui avaient 2 mesures de la glycémie au cours de leur séjour. L’intervention a consisté, chez les patients hospitalisés adultes, à identifier les patients ayant plus de 2 glycémies ≥ 12.5 mmol/l (2.25 g/l) ou < 3.9 mmol/l (< 0.70 g/l) dans les 24 heures, grâce à un rapport quotidien sur les glycémies parvenues au laboratoire. Les dossiers électroniques médicaux des patients repérés comme étant hyper ou hypoglycémiques étaient alors consultés afin de savoir s’ils étaient ou non traités pour le diabète et quels étaient leurs traitements puis, en fonction du traitement, de proposer une recommandation d’ajustement thérapeutique. L’efficacité de cette méthode a été jugée sur la proportion des jours x patients classés comme hyperglycémiques, hypoglycémiques ou dans l’objectif (entre 0.70 et 1.80 g/l). La proportion des patients hyperglycémiques a diminué de 39 %, passant de 6.6 pour 100 patients/jour avant la mise en place de la prise en charge glycémique virtuelle à 4 pour 100 patients/jour après la mise en place de la méthode (différence = -2.5 ; IC 95 % = -2.7 à -2.4). La proportion des patients en hypoglycémie après la mise en place du contrôle virtuel de la glycémie était de 36 % inférieure à celle de la période pré contrôle virtuel (différence = -0.28 ; -0.35 à -0.22). 40 hypoglycémies sévères (< 0.4 g/l) sont survenues au cours de la période pré contrôle virtuel en comparaison de 15 après la mise en place de cette méthode. En conclusion, la mise en place d’un contrôle virtuel de la glycémie avec, à la clef, en fonction des constatations, recommandation thérapeutique, est associée à une diminution des hyper- et des hypoglycémies chez les patients hospitalisés.
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