L’UFML offre 3.000 euros au maire qui admettra avoir trop de médecins dans sa commune

16/08/2022 Par Louise Claereboudt
Démographie médicale
Alors que les propositions de régulation à l’installation défilent à l’Assemblée nationale, l’Union française pour une médecine libre (UFML) a annoncé offrir 3.000 euros au maire qui concèdera être en "zone sur-dotée" en médecins, et sera prêt à en diminuer le nombre. Une façon pour le syndicat du Dr Jérôme Marty de montrer l’absurdité des mesures prônant notamment la coercition ou le conventionnement sélectif.

  Tout a commencé avec un pari lancé par le twittos Dr Pepper sur le réseau social Twitter, le 3 août dernier. "J'offre 1000€ de ma poche (!) à l'association de son choix, si un seul maire en France, un seul, pense qu'il a trop de médecins sur sa commune et qu'il est prêt à en voir diminuer le nombre en obligeant les jeunes à aller dans des zones sous dotées", écrivait alors le praticien sur son compte, gageant qu’aucun édile n'affirmerait publiquement que "ses administrés ont trop de médecins de ville".

Le twittos a lancé ce défi au moment où de nouvelles propositions de régulation à l’installation des jeunes médecins arrivaient à l’Assemblée nationale. Non sans cacher son agacement face à ces mesures qui apparaissent comme de vieilles rengaines, le Dr Pepper prédit "que tous les maires en faveur de l'obligation d'installation pensent piquer des médecins à leurs voisins. Et qu’aucun n'est prêt à l'inverse".

Un avis que semble partager l’Union française pour une médecine libre (UFML) puisque le président du syndicat, le Dr Jérôme Marty, a aussitôt répondu au défi de son confrère, proposant de porter "la récompense" à 3.000 euros. "L’UFMLS rajoute + 2000 € à la même association. C’est sérieux : Trouvez le maire qui appellera à diminuer le nombre de médecin dans sa commune", écrit-il dans un message posté sur Twitter interpellant l’association des maires de France et l’association des maires ruraux.

Le généraliste de Fronton a publié un communiqué le 4 août pour expliquer sa démarche. Ce défi, qu’il juge "très simple", consiste à "trouver ne serait-ce qu’un maire d’une zone sur-dotée ou normalement dotée, capable d’annoncer, par voie de presse, à ses administrés/électeurs que par solidarité il désire voir être votée une loi qui les privera de médecin quand leur médecin traitant partira à la retraite. Un seul maire, qui annoncera accepter de voir l’offre médicale de sa ville être contrainte à diminuer au profit d’autres communes". Par ce défi, l’UFML souhaite prouver l’absurdité des propositions en faveur de la restriction de la liberté d'installation. "Nous accusons les partisans de la coercition à l’installation et autre conventionnement sélectif des jeunes médecins d’être tous en zones sous-dotées, et d’espérer vainement ‘piquer’ des médecins aux communes voisines supposées sur-dotées", dénonce le syndicat, reprenant les termes du Dr Pepper. "Sous couvert d’une loi de solidarité, se cache en réalité une loi populiste de gestion de la pénurie qui se transformera en guerre de clochers, où Pierre sera déshabillé pour habiller Paul, en fonction des appuis politiques." "C'est un mensonge qui consistera à faire croire vainement aux populations oubliées par la République que bientôt, un jeune médecin viendra sous la contrainte", assure le syndicat du Dr Marty. "Qui en France peut prétendre habiter dans une ville où il y a trop de médecins ?" se demande l’UFML, qui rapporte que "tous les Atlas démographiques publiés par le Conseil de l’Ordre des Médecins sont formels" : il n’existe pas de zones "surdotées en France". Le syndicat se dit prêt à "offrir la cagnotte" au "maire qui a trop de médecins". Mais pour l'heure, le Dr Jérôme Marty, contacté par Egora, indique n’avoir reçu aucune réponse. Tout comme le Dr Pepper, également contacté par nos soins, qui a indiqué que la cagnotte s'élevait dorénavant à plus de 4.000 euros grâce à de nouveaux "donateurs".

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