IVG : 2020 marquée par un report de l’hôpital vers la ville

28/09/2021 Par Pauline Machard
Santé publique
Si la Drees fait état d’une diminution globale des interruptions volontaires de grossesse en 2020, elle souligne également un transfert de ces interventions de l’hôpital vers le secteur libéral.

  En 2020, le nombre d’IVG pratiquées en France a baissé de 4%, indique la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), en ce 28 septembre, journée mondiale du droit à l’avortement. 222 000 IVG ont été enregistrées l’année passée, soit 11 000 de moins qu’en 2019. Leur nombre a particulièrement baissé en mai et juin 2020, et dans une moindre mesure en juillet, probablement en raison d’une baisse des conceptions durant le premier confinement. Le taux de recours à l’IVG a diminué : 14,9 femmes sur 1000 âgées de 15 à 49 ans, contre 15,6 en 2019. C’est chez les 20-29 que les IVG restent les plus fréquentes : 25,7 pour 1 000 chez les 20-24 ans et 27,1 chez les 25-29 ans.   Un recul dans les établissements de santé La Drees souligne le “recul du nombre d’IVG réalisées dans les établissements de santé” : 154 000 en 2020 contre 170 000 en 2019. En ville en revanche, ce nombre a “continué de croître au même rythme que les années antérieures”. Elle note ainsi un “effet de report de l’hôpital vers le secteur libéral”. Pour l’organisme de statistiques, le maintien du nombre des IVG en ville alors que leur nombre chute dans les établissements hospitaliers s’explique notamment par “la peur d’être contaminée en se rendant dans un établissement” et “par le prolongement exceptionnel du délai pour les IVG en ville”. L’organisme rappelle ainsi qu’ “en secteur libéral, des mesures dérogatoires prises en avril 2020 et renouvelées en novembre ont autorisé la pratique des IVG médicamenteuses en ville jusqu’à la 9e semaine d’aménorrhée (alors que la réglementation habituelle fixe ce délai maximal à 7 semaines) et favorisé la téléconsultation pour le prise en charge de l’IVG médicamenteuse”.

  Pas plus d’IVG tardives “La crise sanitaire n’a pas entraîné d’IVG tardives”, qui pourraient signaler des difficultés d’accès à l’IVG, note aussi la Drees. Ce constat ne vaut néanmoins que pour l’hôpital, car l’âge gestationnel n’est disponible que pour les IVG pratiquées en milieu hospitalier. En 2020, “la part des IVG instrumentales pratiquées durant les deux dernières semaines du délai légal s’est maintenue au niveau de 2019 (16%)”, fait ainsi savoir la Drees.  

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