Ils sont médecins, professeurs, internes, présidents de CPTS, de fédérations, d’associations, pharmaciens… Près de 140 personnes* ont décidé de co-signer une tribune, publiée sur le site de l’agence Nile, pour interpeller les pouvoirs publics sur la “perte de sens” et la “perte d’éthique” de certains soignants qui refusent ouvertement la vaccination contre le Covid et le pass sanitaire.
Alors que les mouvements antivax et anti-pass sont de plus en plus violents, ces signataires dénoncent notamment l’action récente de “personnes se réclamant comme des professionnels de santé” qui ont brûlé leurs diplômes pour protester contre la vaccination obligatoire. Cela a soulevé chez beaucoup de professionnels de santé impliqués dans la lutte contre le Covid, “un sentiment de honte”, expliquent-ils. “Plus encore, ce geste est ressenti comme une trahison, un clivage profond sur le plan de l’éthique, de la déontologie et de l’humanisme au sein de la communauté des soignants”, écrivent les signataires, rappelant combien de patients sont morts du virus.
“Il n’est pas tolérable, quand on s’occupe de personnes en situation de vulnérabilité, de les mettre, par sa pratique professionnelle, en situation de danger”, affirment encore les signataires, pour qui le refus de se faire vacciner contre une “maladie aussi contagieuse” est en “flagrante contradiction avec ce principe fondateur de soins depuis l’antiquité”.
Trois raisons pour expliquer le phénomène antivax chez les soignants
Outre ce constat, ces personnalités cherchent à comprendre ce qui motive les soignants antivax et anti-pass. Ils y voient au moins trois explications : d’abord, “l’ignorance notamment dans le recrutement de personnes sur des formations et des qualifications techniques, loin des valeurs humaines et des aspirations qui fondent les valeurs de ces professions”, puis la “banalisation de la ‘maltraitance passive’” et enfin, les mouvements de thérapies parallèles et un certain nombre de phénomènes sectaires.
Pour contrer les mouvements antivax chez les soignants, il est donc essentiel de redonner toute sa place à la formation, expliquent les signataires du texte. Mais pas seulement : il devient aussi “urgent”, à leurs yeux, que les ordres, syndicats professionnels, sociétés savantes et directions d’établissement se saisissent, avec les pouvoirs publics, de cette question cruciale et que des sanctions soient prononcées. “Ces actions doivent être considérées comme des auto-radiations des ordres, une impossibilité à pouvoir exercer des responsabilités de soignants auprès de personnes malades”, appellent-ils.
*Liste des signataires en cliquant ici.
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