Un millier d'internes ont manifesté, ce mardi, à l'intérieur du principal hôpital d'Alger. Ils réclament depuis des mois une révision du service civil, qui leur impose jusqu'à quatre ans d'exercice dans des zones reculées.
Début janvier, les manifestations avaient été très violemment réprimées par la police. Des visages d'internes ensanglantés, des coups de matraques, des évacuations sur des brancards. Les images ont scandalisé. Mais depuis, les négociations n'ont guère avancé. Ce mardi, ils étaient encore un millier, rassemblés à l'intérieur du principal hôpital d'Alger. Ils réclament notamment l'abrogation du service civil, les obligeant à exercer entre un et quatre ans dans des zones parfois reculées au terme de leurs longues études, en plus des 12 mois de service militaire, obligatoire pour tous les Algériens. "Médecins résidents en colère !", pouvait-on lire sur des banderoles derrière lesquelles défilaient des manifestants venus de plusieurs hôpitaux d'Alger. "Bac + 7 + 5 + service civil. Et puis quoi encore ?" affichait une pancarte. Les manifestants ont défilé dans l'enceinte de l'hôpital Moustapha Bacha, toute manifestation étant strictement interdite dans les rues d'Alger, d'autant que leur grève a été déclarée "illégale" par la justice depuis le 24 janvier. Le Collectif autonome des médecins résident algériens (Camra), à l'origine du mouvement, s'est "retiré au bout d'une heure" de réunion mardi avec les représentants de plusieurs ministères. Dans un communiqué, le Camra a fait part de son "sentiment de ras-le-bol quant au mépris de la tutelle" et dénoncé "l'inefficacité et la stérilité des négociations". Lors d'une conférence de presse, le Pr Salah Eddine Bendib, doyen de la faculté de médecine qui faisait partie de la délégation gouvernementale mardi, a affirmé avoir proposé aux résidents une "abrogation du service civil pour certaines spécialités qui ne sont pas demandées dans le terrain et la réduction de sa durée pour certaines régions". "On a accepté la revendication du regroupement familial pour les médecins spécialistes en couple" et "nous avons décidé de ne plus envoyer un médecin spécialiste dans le cadre du service civil sans lui assurer un logement et un plateau technique", a-t-il ajouté. [Avec AFP]
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M A G
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