Face à la "grosse pression" de la société civile et des étudiants, les doyens de facultés de médecine et d'odontologie ont adopté une charte éthique.
En janvier dernier, l'association Formindep donnait un coup de pied dans la fourmilière. Son classement des facs de médecine en fonction de leur indépendance vis-à-vis de l'industrie pharmaceutique avait épinglé 28 facs de médecine. Message reçu par les Conférences des doyens des facultés de médecine et de facultés d'odontologie, qui viennent de publier une "charte éthique et déontologique". "Les facultés françaises étaient à la traîne, et c’est un euphémisme, par rapport aux facultés européennes, pour afficher clairement les règles déontologiques, [parmi lesquelles] les interactions avec l’industrie pharmaceutique", reconnaît dans Le Monde le Pr Jean Luc Dubois-Randé, président de la conférence des doyens de facs de médecine. Dans cette charte, les facs signataires sont invitées à mettre en place une commission de déontologie chargée d’"examiner tous les sujets relatifs à l’éthique et l’intégrité scientifique et professionnelle". Comprenant des représentants étudiants, d’associations de patients, du CHU et de l’Ordre, elle pourra être saisie par tout personnel ou usager de la faculté en cas de non-respect de la charte.
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Intégrité scientifique, cumul d'activités, avantages et cadeaux, financements externes, relations avec l'industrie, recrutement et promotion… Le texte pose un certain nombre de garde-fous. Par exemple, les personnels devront renoncer à participer aux débats et votes dans les instances décisionnelles sur "les sujets pour lesquels ils ont un conflit d'intérêt". Par ailleurs, les enseignants devront citer dans leurs cours les médicaments selon sur leur DCI. Le Formindep suivra de près l'adoption et l'application de la charte dans les facultés de médecine. Pour Jean-Sébastien Borde, néphrologue à l’hôpital de Saintes et membre de l'association, "certains professeurs d’universités qui ont des conflits d’intérêts ne vont pas l’appliquer de gaieté de cœur. Des doyens eux-mêmes vont peut-être devoir modifier leurs pratiques…". [avec lemonde.fr]
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