Coup de tonnerre dans le milieu ordinairement feutré de l'enseignement supérieur et des études médicales. Intervenant au congrès national de l'Ordre des médecins, le président de la conférence des doyens des facultés de médecine, le Pr Jean-Luc Dubois-Randé a créé un choc. Il a révélé les conclusions de la mission de concertation mise en place par les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur, à la suite des couacs à répétition qui ont pénalisé les ECNi et fortement irrité le gouvernement. Verdict : il faut supprimer les ECN. "C'est ce que nous allons recommander dans notre rapport qui doit être remis à la fin de l'année", a-t-il confié à l'assemblée. Alors que l'annonce enflammait immédiatement twitter.
L'épitaphe des ECNi – "un concours qui n'en est pas un mais un peu tout de même", selon le président de la conférence des doyens - ne sera pas longue à écrire. Passé sur tablettes, ce faux concours sous-tendu par d'intenses bachotages, a été parsemé de "krach tests", de plantages honteux, d'examens à repasser (à deux reprises) pour au final (avec ou sans tablettes) générer une insuffisance problématique de niveau chez les jeunes en fin de classement. Les ECNi ne seront pas regrettées. Aussi, la formule qui prendra le relai aura bien des défis à relever. Selon le président de la conférence des doyens, il s'agira de mettre en place "un contrôle continu des connaissances et compétences, couplé avec un examen basé sur une banque nationale de questions. Pour que les étudiants n'aient pas l'impression que l'examen est mieux préparé à Nice qu'à Marseille". Qui pourrait défendre le contraire ? Cette réforme nécessitera "plusieurs années" pour se mettre en place, et ainsi tourner la page de ce "goulet d'étranglement au moment de l'ECN numérique, qui n'était plus entendable, sur un plan de modernité des études de médecine", ajoute le Président. En lui donnant ce coup de pied de l'âne, il ne peut mieux dire qu'il n'est que temps.
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