L’étude était une étude rétrospective, internationale, transversale. Les centres étaient invités à participer en juin 2022, chaque centre devant donner des indications à partir des dossiers médicaux sur toutes les thyroïdectomies chirurgicales réalisées de manière consécutive entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2021. Les patients ayant des nodules thyroïdiens indéterminés étaient divisés en 3 groupes en fonction de la chirurgie : entre janvier 2019 et février 2020 (phase pré-endémique), entre mars 2020 et mai 2021 (phase d’installation pandémique) et entre juin et décembre 2021 (diminution de la pandémie). Les données provenant de 157 centres, à partir de 49 pays, sur 87 467 patients qui avaient eu une chirurgie pour des nodules thyroïdiens bénins et malins, ont été collectées dont 22 974 patients (soit 78.6 %) étaient des femmes et 21.4 % étaient des hommes qui ont eu un traitement chirurgical pour des nodules thyroïdiens indéterminés. Une réduction significative du recours à la chirurgie pour les nodules thyroïdiens indéterminés au cours de la phase de début de la pandémie a été observée puisque les chirurgies mensuelles en moyenne par centre sont passées de 1.4 (espace inter-quartile = 0.3 à 3.4) en comparaison avec la phase pré-pandémique où elle était de 2 (0.9 à 3.7 ; p < 0.0001) et en comparaison de la phase de diminution de la pandémie où elle était de 2.3 (1 à 5 ; p < 0.0001). En comparaison avec la phase pré-pandémique, au cours de la phase pandémique une augmentation de la survenue de tumeurs thyroïdiennes de plus de 10 mm (69 % vs 71.5 % ; odds ratio = 1.1 ; IC 95 % = 1.0 – 1.3) (p = 0.042) a été observée ainsi que de métastases ganglionnaires (9.3 % vs 12.5% ; OR = 1.4 ; 1.2 – 1.7) (p = 0.0001) et ce sont des tumeurs à haut risque de récidive (5.7 vs 7.7 % ; OR = 1.4 ; 1.1 – 1.7) (p = 0.0039) qui ont été observées. Ces données suggèrent donc que la réduction de l’activité chirurgicale pour les nodules thyroïdiens indéterminés au cours de la pandémie de COVID-19 pourrait avoir conduit à une augmentation de la survenue de tumeurs thyroïdiennes plus agressives. Toutefois, d’autres hypothèses, en particulier l’augmentation de la sélection de patients ayant des tumeurs plus agressives au cours de cette période, doivent être envisagées. Quoi qu’il en soit, la chirurgie des nodules thyroïdiens indéterminés ne doit pas être retardée même si survenait une nouvelle pandémie !
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