Vaccins contre le Covid et troubles menstruels : pas de lien évident

05/05/2023 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Afin de mieux évaluer les liens entre vaccins contre le Covid et troubles menstruels, des chercheurs suédois ont mené une vaste étude de cohorte, qui a concerné 40% de la population suédoise féminine, soit près de 3 millions de femmes âgées de 12 à 74 ans.

  Les analyses ont porté sur les patientes ayant réalisé une consultation médicale pour troubles menstruels, ou saignements chez les femmes ménopausées. Les deux vaccins à ARNm ont été pris en compte ainsi que le vaccin d’AstraZeneca. Les résultats ne permettent pas d’établir de liens formels. En effet, après ajustement sur les facteurs confondants, les données ne montraient presque aucune association entre vaccination et troubles menstruels chez les femmes préménopausées. Les risques les plus élevés de saignement étaient observés chez les femmes ménopausées, après la troisième dose, dans la fenêtre de risque de un à sept jours (risque relatif 1,28) et dans la fenêtre de risque de 8 à 90 jours (RR 1,25). Toutefois, cette association était « faible et non uniforme » et, dans le détail, ne cadrait pas forcément avec l'hypothèse d'un lien de cause à effet, jugent les chercheurs. « Ces résultats ne fournissent pas un soutien substantiel à une association causale entre la vaccination contre le Sars-CoV-2 et les contacts de soins de santé liés aux troubles menstruels ou hémorragiques », concluent les auteurs.     Depuis le début des campagnes de vaccination anti-Covid, voici près de deux ans et demi, de nombreuses femmes ont fait état de perturbations dans leurs cycles menstruels. Sur la base de ces déclarations, l'Agence européenne du médicament (EMA) a fini par inclure la présence de saignements menstruels importants comme effet secondaire possible des vaccins à ARN messager. Néanmoins, il s'agit de troubles déclarés individuellement par les patientes, donc peu fiables. C’est pourquoi l’étude suédoise portait sur la survenue de consultations médicales. « Ce que nous montrons, c'est que s'il y a des troubles, ils ne semblent pas assez graves pour que les femmes consultent un médecin », a commenté auprès de l'AFP Rickard Ljung, l'un des principaux auteurs de l'étude.  

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